Court-jus. La consommation d’électricité a baissé de 8,5% en France ces quatre dernières semaines, révèle le gestionnaire de réseau RTE.
Une embellie qui n’est pas du seul fait de cet hiver tiédasse. La baisse observée par rapport à la moyenne de la même période entre 2014 et 2019 est « à température normale », c’est-à-dire corrigée des variations de la météo. Elle est constatée dans tous les secteurs, de l’industrie aux ménages.
En parallèle, si elle reste très inférieure à l’accoutumée, la disponibilité du parc nucléaire s’améliore et la production d’électricité éolienne est « particulièrement abondante » depuis la mi-décembre. Résultat : la France n’a quasiment pas recouru aux polluantes centrales à charbon et à gaz depuis lors.
La situation énergétique s’améliore dans son ensemble. Dans son bilan publié mercredi, RTE applaudit « une consommation plus basse, une production d’électricité en hausse, des stocks hydrauliques et gaziers bien remplis et un système d’échanges avec les pays voisins parfaitement fonctionnel, la France est mieux préparée à faire face aux situations de tension qui résulteraient d’une météo défavorable ou d’aléas techniques sur le parc de production ».
Les appels du gouvernement à couper le wifi auraient-ils porté leurs fruits ? Pour l’heure, il est difficile de savoir précisément ce qui relève de la sobriété choisie ou de la contrainte économique liée à l’envolée des prix de l’énergie. RTE note toutefois que la consommation des particuliers a baissé depuis l’été alors qu’ils étaient protégés par le bouclier tarifaire.
Résultat de la météo particulièrement chaude, de la baisse de la consommation et du changement dans les prévisions économiques, les prix de marché du gaz et de l’électricité ont fortement baissé ces derniers mois. Pour RTE, c’est le signe que les tarifs pratiqués en été et en automne n’étaient « pas cohérents » et « témoignaient d’une anticipation exagérée du risque de défaillance par les acteurs de marché ». Ce qui n’a pas empêché les énergéticiens comme TotalEnergies de réaliser des surprofits absolument inédits – 16 milliards d’euros de bénéfice sur les neuf premiers mois de 2022 -, que le gouvernement se refuse toujours à taxer. Selon les calculs de l’exécutif, le bouclier tarifaire mis en place depuis la fin 2021 pourrait coûter au total quelque 110 milliards d’euros à la France sur trois ans.