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Signée par 100 000 personnes, la pétition pour mettre fin au déterrage des blaireaux gagne le Sénat

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Les blaireaux sont déter’. Alors que la sai­son de la chas­se s’est ouverte ce week-end dans de nom­breux départe­ments français, une péti­tion visant à inter­dire le déter­rage de blaireaux vient d’atteindre les 100 000 sig­na­tures, syn­onyme d’un exa­m­en par la cham­bre haute du Par­lement.

Le déter­rage est une tech­nique « par­ti­c­ulière­ment cru­elle » qui con­siste « à extir­p­er les blaireaux directe­ment de leur ter­ri­er, après plusieurs heures passées à creuser la terre avec des pelles, des pioches et des bar­res à mine, explique l’Association de pro­tec­tion des ani­maux sauvages (Aspas), à l’origine de l’initiative. Pour arriv­er à leurs fins, les équipages de véner­ie s’aident de petits chiens qu’ils intro­duisent dans les galeries, empêchant les ani­maux de s’enfuir ». « C’est une tor­ture, une vio­la­tion de domi­cile », s’émeut auprès de Vert le porte-parole de l’association, Marc Giraud.

Dans la loi, hors déro­ga­tion, ce type de chas­se est autorisé entre le 15 sep­tem­bre et le 15 jan­vi­er. L’atteinte des 100 000 sig­na­tures va con­train­dre le Sénat à exam­in­er la demande d’interdiction réclamée par les sig­nataires.

L’incompréhension est totale du côté des chas­seurs. Avec un bilan d’environ 12 000 blaireaux abat­tus chaque année, l’Association française de véner­ie sous terre défend « un mode de chas­se super soft et respectueux de l’animal », qui par­ticiperait « active­ment à la régu­la­tion de l’espèce grâce à ses efforts pour encadr­er la loi », indique à Vert son prési­dent, Jean Mas­son.

Dans des pays voisins comme la Bel­gique, l’Irlande, les Pays-Bas, le Dane­mark, le Por­tu­gal, l’Espagne, ou l’Italie, le déter­rage est inter­dit et le blaireau est un ani­mal pro­tégé.

En févri­er, Willy Schraen, prési­dent de la Fédéra­tion nationale des chas­seurs avait déposé une autre péti­tion pour « la fin de la réduc­tion fis­cale pour les asso­ci­a­tions qui utilisent des moyens illé­gaux con­tre des activ­ités légales » avec, dans le viseur, le tra­vail d’associations comme l’Aspas. Celle-ci a débouché sur une mis­sion d’information du Sénat, dont les con­clu­sions sont atten­dues en octo­bre.

En novem­bre dernier, une mis­sion avait été lancée par le Sénat, en réponse à la péti­tion du col­lec­tif « Un jour un chas­seur ». Celle-ci récla­mait l’interdiction de la chas­se les mer­cre­dis et dimanch­es et l’instauration de règles plus strictes après le décès de Mor­gan Keane, 25 ans, abat­tu devant son domi­cile par des chas­seurs en 2020 (Vert). Ses con­clu­sions sont atten­dues au cours de la semaine.