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En Saône-et-Loire, un arrêté permettant le déterrage de blaireaux est annulé… deux ans plus tard

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Bande de blaireaux. Mar­di, le tri­bunal admin­is­tratif de Dijon a annulé l’ar­rêté pré­fec­toral qui a per­mis l’ouverture d’une péri­ode com­plé­men­taire de déter­rage des blaireaux entre le 15 mai et le 14 sep­tem­bre 2020.

Un peu tar­dive pour les mustélidés qui y sont passés entre-temps, la déci­sion représente tout de même une vic­toire pour la Ligue de pro­tec­tion des oiseaux, One voice et le Comité départe­men­tal de pro­tec­tion de la nature de Saône-et-Loire, asso­ci­a­tions qui avaient saisi la jus­tice. « La France fait par­tie des rares pays à laiss­er pour­chas­s­er les blaireaux avec des méth­odes igno­bles, et l’un des rares, si ce n’est le dernier, à l’autoriser pen­dant la péri­ode de dépen­dance des jeunes, a réa­gi la LPO. Le déter­rage inflige des souf­frances aux blaireaux vio­lem­ment extraits de leurs ter­ri­ers avec des pinces avant d’être abat­tus ». D’au­tant que, comme le rap­pelle la déci­sion du tri­bunal, les petits blaireaux, nés entre jan­vi­er et mars, ne sont ni éman­cipés, ni sevrés avant la mi-juin.

Les images – bru­tales – d’un déter­rage de blaireaux, cap­tées par l’as­so­ci­a­tion One voice en avril 2020.

Les asso­ci­a­tions souhait­ent désor­mais que cette déci­sion pèse sur l’avenir, alors qu’une con­sul­ta­tion publique est en cours, et que le préfet « s’apprête à autoris­er à nou­veau le déter­rage des blaireaux à par­tir de mai 2022 ». Esti­mant que l’an­i­mal est source de dégâts agri­coles (le JSL), les chas­seurs tueraient chaque année entre 600 et 900 blaireaux en Saône-et-Loire. Mais le tri­bunal a souligné hier que dans l’ar­rêté incrim­iné, « ni l’é­tat de la pop­u­la­tion de blaireaux […], ni les dégâts agri­coles, ni l’in­ci­dence sur les ouvrages publics ne sont quan­tifiés ni décrits pré­cisé­ment ». Dans la loi, hors déro­ga­tion, ce type de chas­se est autorisé entre le 15 sep­tem­bre et le 15 jan­vi­er.