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Si les promesses étaient tenues, la hausse des températures pourrait être contenue à 1,8°C

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Lan­gage ment. Les chefs d’État ont fait rêver la COP avec leurs belles promess­es. Il faut désor­mais qu’ils les respectent « entière­ment et dans le temps » pour lim­iter le chaos cli­ma­tique, prévient l’A­gence inter­na­tionale de l’én­ergie.

« 90% des économies mon­di­ales sont désor­mais dotées d’un objec­tif de neu­tral­ité car­bone, con­tre seule­ment 30% il y a un an », s’est félic­ité mar­di le prési­dent de la COP26 Alok Shar­ma. De fait, les pre­miers jours de la con­férence ont apporté leur lot de belles promess­es : l’Inde a annon­cé la neu­tral­ité car­bone en 2070, la Russie en 2060, le Viet­nam et l’Aus­tralie en 2050. Le Cana­da a promis de pla­fon­ner les émis­sions de son secteur gazier et pétroli­er tan­dis que la Nou­velle-Zélande réduira ses émis­sions de gaz à effet de serre (GES) de 50% d’i­ci 2030. Vert vous a aus­si racon­té ces États prêts à bouter le char­bon hors de leurs fron­tières (ici), à en finir avec la déforesta­tion () et à réduire dras­tique­ment leurs émis­sions de méthane, un puis­sant gaz à effet de serre ().

L’A­gence inter­na­tionale de l’én­ergie (AIE) les a pris au pied de la let­tre. Elle a cal­culé que tous ces engage­ments per­me­t­traient de con­tenir le réchauf­fe­ment cli­ma­tique à 1,8°C au-dessus des tem­péra­tures pré-indus­trielles, à con­di­tion bien-sûr d’être « inté­grale­ment tenus ». « C’est un tour­nant », a com­men­té le directeur de l’AIE, Fatih Birol, « c’est la pre­mière fois que des gou­verne­ments avan­cent des objec­tifs suff­isam­ment ambitieux pour rester en deçà des 2°C ». Mais ce n’est pas encore assez « et les sci­en­tifiques ont claire­ment aver­ti sur les risques majeurs asso­ciés au dépasse­ment de 1,5°C », a‑t-il prévenu. Du reste, « les ambi­tions ne comptent pour rien, si elles ne sont pas con­crétisées avec suc­cès ».

Dans une mise à jour trans­mise hier à tou•te•s les délégué•e•s, la con­ven­tion cadre des Nations Unies rap­pelle que les con­tri­bu­tions cli­ma­tiques offi­cielles des pays (NDC) pla­cent tou­jours la planète sur une tra­jec­toire à 2,7°C. Les pro­grès accom­plis depuis sa dernière syn­thèse en octo­bre sont ténus : l’ensem­ble des feuilles de route implique désor­mais une hausse des émis­sions mon­di­ales de gaz à effet de serre de 14% d’i­ci à 2030 con­tre 16% dans la dernière syn­thèse, alors qu’une baisse de 45% est néces­saire pour con­tenir la hausse à 1,5°C.