Last coal. 190 pays, régions et organisations se sont engagé·e·s à sortir progressivement du charbon et à arrêter tout investissement dans cette énergie fossile.
« La fin du charbon est en vue », fanfaronne le gouvernement britannique. Annoncée par les organisateurs mercredi soir, la nouvelle coalition s’engage à éliminer progressivement toute production d’énergie à partir du charbon au cours des années 2030 dans les pays les plus développés et dans les années 2040 pour les autres. Les pays et organisations promettent de mettre fin à tout investissement dans de nouvelles centrales à charbon et d’accroître rapidement leur production d’énergie propre. De grandes banques mondiales s’engagent aussi à ne plus financer le charbon. « Un moment important de la COP26 dans la transition mondiale vers l’énergie propre », se félicite encore le gouvernement britannique dans son communiqué.
Il y a de quoi se réjouir de cette annonce. Le charbon est l’énergie la plus émettrice de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique (EndCoal). Aujourd’hui, l’électricité produite à partir du charbon représente 36,7 % du mix électrique mondial, d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE). « Il s’agit d’un moment important, car la plus grande lacune dans l’ambition de restreindre le réchauffement à 1,5 degré est l’effondrement rapide de la production de charbon, réagit Dave Jones, responsable du cercle de réflexion sur le climat et l’énergie Ember. « L’enjeu lié au charbon depuis Paris portait jusqu’à présent sur l’arrêt de nouvelles centrales. Cette annonce fait passer les objectifs de « pas de nouveau charbon », à l’« élimination progressive du charbon », purement et simplement. »
Cette coalition comprend les signataires du Global Coal To Clean Power Transition Statement — qui comprend 45 pays (plus l’Union européenne), six régions, États ou provinces, ainsi que 26 organisations (comme Engie, EDF ou le fond de pension PensionDanmark) – et les membres de la Powering Past Coal Alliance, qui comprend 165 pays, villes, régions ou entreprises et a accueilli 28 nouveaux membres à l’occasion de cette COP26. Certains sont membres ou signataires des deux.
Parmi les pays engagés au sein de la coalition figurent de gros consommateurs comme la Pologne. Cependant, aucune mention de la Chine, de l’Inde, des États-Unis et de l’Australie, qui font partie des cinq plus gros producteurs de charbon dans le monde (AIE). L’Indonésie, troisième plus gros producteur, s’est engagée en excluant une des clauses qui vise à abandonner la création de nouvelles centrales à charbon. Mais le pays précise qu’il essayera de s’y conformer s’il obtient des aides internationales sur le plan financier et technique.
La sortie du charbon n’implique pas les mêmes efforts pour tous les États. Cette annonce du gouvernement britannique est complétée par des engagements pour aider plusieurs pays à effectuer leur transition. Mardi, l’Allemagne, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont notamment officialisé un accord de 8,5 milliards de dollars pour financer dans les trois à cinq ans la transition énergétique en Afrique du Sud, très dépendante du charbon pour sa production d’énergie (Courrier international).
Enfin, comme le rappelle l’ONG 350.org : « Sortir du charbon est un début, pas la fin. Tous les combustibles fossiles – charbon, pétrole et gaz – DOIVENT rester dans le sol. La transition DOIT être juste et équitable » (Twitter 350.org).