Ça gaz. Mardi, lors du sommet des leaders de la COP26, une centaine de nations se sont promises de réduire les émissions de méthane de 30% d’ici 2030 par rapport aux chiffres de 2020.
D’une durée de vie plus courte, son pouvoir de réchauffement est 86 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2) au cours des 20 premières années passées dans l’atmosphère. Aussi, comme l’a rappelé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour lutter contre le dérèglement climatique, la réduction des émissions de méthane (CH4) est « le fruit le plus facile à cueillir » et qui donnera les résultats les plus rapides.
Hier, en compagnie du président des États-Unis Joe Biden, elle a annoncé le lancement officiel du Global methane pledge ; un « serment » rejoint par 105 pays, responsables de « près de la moitié des émissions mondiales », selon Biden. Parmi les signataires : l’Indonésie, le Canada, ou le Brésil. La Russie, l’Inde et la Chine manquent à l’appel.
Joe Biden et Ursula von der Leyen se sont gardés de présenter en détail leurs plans d’action respectifs. Et l’on ne sait pas, pour l’heure, ce que feront les autres nations. Mais tous deux ont indiqué qu’ils miseraient sur la détection et la réparation des fuites de CH4 causées par l’industrie fossile lors de l’extraction de charbon, de pétrole ou de gaz « naturel » (ce dernier est constitué pour l’essentiel de méthane). La Commission européenne propose la mise en place d’un observatoire international indépendant placé sous l’égide de l’ONU.

« En matière de réduction des gaz à effet de serre, ce qu’attend l’ONU c’est -55% d’ici 2030 [pour contenir le réchauffement à moins de 1,5°C], pas -30%, indique à Vert Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace France sur le climat. On aurait pu espérer que les États-Unis et les autres s’alignent sur cet objectif-là ». Il regrette également qu’aucune annonce n’ait été faite sur l’agriculture, qui constitue pourtant la première source d’émissions de méthane. À cause, notamment, des rots des vaches, intensifiés par l’élevage industriel.
Outre un effet rapide sur l’évolution du climat, la réduction des échappements de méthane aurait d’innombrables effets positifs. Une baisse de 45% permettrait d’éviter, chaque année, 260 000 morts prématurées, 775 000 hospitalisations pour des crises d’asthme, ou la perte de 25 millions de tonnes de cultures en raison des sécheresses liées au réchauffement, comme l’avait indiqué en mai un rapport publié sous l’égide de l’ONU.