Charbon hyperactif. C’est un fait méconnu : l’extraction de charbon peut avoir un impact climatique aussi néfaste que sa combustion.
Lorsqu’il est brûlé, le charbon produit d’immenses quantités de dioxyde de carbone (CO2), davantage encore que le gaz et le pétrole. Mais ce n’est pas tout. Comme le rappelle un récent rapport de l’ONG spécialisée Global energy monitor (GEM), le minage de ce combustible libère massivement du méthane (CH4), un puissant gaz à effet de serre. Lors de ses 20 premières années dans l’air, celui-ci réchauffe 86 fois plus l’atmosphère que le CO2. A l’échelle du globe, cette activité génère 9% des émissions totales de méthane.
Des conduits d’aération des mines aux aires de stockage, 40 millions de tonnes de méthane gagnent chaque année l’atmosphère (AIE). Les émissions de méthane des mines les plus polluantes auraient autant d’impact sur l’effet de serre que la combustion du minerai qui en est extrait, indique encore le GEM.

Le méthane ainsi dégagé alourdit le bilan carbone de la filière charbon de 20 % supplémentaire en moyenne sur 20 ans d’exploitation. Même abandonnée, une mine de charbon continue à émettre du CH4 pendant des dizaines d’années.
Le pire reste à venir. 432 sites miniers en construction ou en projet devraient émettre quelque 13 millions de tonnes de méthane supplémentaires chaque année, a calculé le GEM. Soit 30 % de plus qu’aujourd’hui. En moyenne, au cours des 100 prochaines années, ces nouvelles mines seraient responsables de 378 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an (indice qui calcule les équivalences entre gaz à effet de serre). Soit davantage que les émissions annuelles d’un pays comme l’Espagne.
En tête de classement, les mines chinoises, déjà émettrices de 18 millions de tonnes de CH4 en 2020. Auxquelles il faudra ajouter chaque année 6,8 millions de tonnes supplémentaires si les 140 mines en cours de développement voient le jour.