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Que faire si vous trouvez un animal blessé dans votre jardin ou en promenade ?

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Loups et blessures. D’année en année, on trou­ve de plus en plus d’animaux blessés en France. Par­mi les caus­es : l’urbanisation crois­sante et les sor­ties en extérieur qui favorisent les con­tacts des humains avec les espèces sauvages. Petit guide des bonnes pra­tiques.

Lorsque l’on trou­ve un ani­mal blessé, la pre­mière chose à faire est d’analyser la sit­u­a­tion. « C’est comme si on tombait sur un enfant tout seul, il faut d’abord chercher les par­ents », illus­tre Jade Seguin du Réseau des cen­tres de soins de la faune sauvage. Pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un petit en attente de sa famille, il est recom­mandé d’appeler un·e spé­cial­iste pour lui décrire la sit­u­a­tion. Le mieux est de s’adresser au cen­tre de soin le plus proche ou à la Ligue de pro­tec­tion des oiseaux (LPO) — et, s’il s’ag­it d’un ani­mal agres­sif, à la marie, la gen­darmerie ou le com­mis­sari­at.

Les gestes de premiers secours

Après s’être assuré·e que l’animal est bien en détresse, il ne faut surtout pas le touch­er, au « risque de met­tre les deux en dan­ger, l’animal comme l’humain », rap­pelle Marc Giraud, porte-parole de l’Association pour la pro­tec­tion des ani­maux sauvages (Aspas). Mieux vaut alors se munir de gants, plac­er un tis­su sur l’animal pour le plonger dans le noir et l’isoler dans une boîte en car­ton.

Ne pas stresser l’animal

« Il faut se méfi­er : l’animal ne sait pas que vous lui voulez du bien et va vous voir comme un pré­da­teur », ajoute Marc Giraud. Il sug­gère de plac­er le blessé au chaud à l’intérieur, « sans le déranger toutes les cinq min­utes ». Pour ne pas ris­quer de l’étouffer ou de lui causer une indi­ges­tion, il est égale­ment décon­seil­lé de lui don­ner à boire, ou à manger avant qu’un·e spé­cial­iste l’ait sug­géré. « Ils n’ont pas l’habitude d’être au con­tact des humains, un rien peut les met­tre en dif­fi­culté », pré­cise Jade Seguin.

Droit de véto

Bien que la loi stip­ule qu’« il est du devoir de cha­cun de veiller à la sauve­g­arde du pat­ri­moine naturel dans lequel il vit », elle inter­dit aus­si de garder chez soi une espèce pro­tégée. Il est pos­si­ble de se tourn­er vers un·e vétéri­naire, même sans com­pé­tences par­ti­c­ulières ; elles et ils sont dans l’obligation de pren­dre en charge l’animal, sans faire pay­er aucun frais. « La faune sauvage n’appartenant à per­son­ne, la fac­ture du vétéri­naire pour­rait s’apparenter à du bra­con­nage », explique Jade Seguin, qui regrette que la loi ne leur recon­naisse pas encore le statut d’être sen­si­ble. Une sit­u­a­tion qui indigne Marc Giraud : « Cer­tains pro­fes­sion­nels refusent tou­jours de soign­er les espèces plus abon­dantes comme les pigeons, alors que tous les ani­maux sont dotés de la même sen­si­bil­ité. »