La flambée des prises. Malgré l’accalmie sur les marchés de l’énergie, le prix de l’électricité augmentera à nouveau de 10% le 1er février prochain. Cette fois, la cause se trouve du côté de la fiscalité.
La crise de l’énergie qui a secoué la planète ces deux dernières années a frappé fort le portefeuille des Français. Malgré la mise en place de divers boucliers tarifaires, le tarif réglementé de vente de l’électricité (fixé par l’Etat) a déjà bondi de plus de 30%. Ce lundi, alors que l’orage semblait passé, le ministre de l’Économie a confirmé une nouvelle hausse, de 10% maximum, d’ici deux semaines.
Mais «les partisans de « la faute à l’Europe et au marché » peuvent se rhabiller», a prévenu sur X l’expert de l’énergie Nicolas Goldberg. «Cette fois, c’est en raison d’une taxe que les prix vont augmenter».
Profitant du calme retrouvé sur les marchés de l’énergie, le gouvernement a en effet décidé de restaurer progressivement la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE), qu’il avait réduite à la portion congrue pendant la crise (1 euro par mégawattheure contre 32 auparavant). Elle s’établira donc à 21 euros par mégawattheure à compter de février.
«J’ai toujours indiqué que cet exceptionnel (sic) ne pouvait pas durer, c’est trop coûteux pour nos finances publiques», a justifié Bruno Le Maire, rappelant que l’ensemble des boucliers tarifaires a coûté à l’État quelque 45 milliards d’euros en 2023 (et 24 milliards en 2022). À noter que restaurer la TICFE à son niveau d’avant-crise aurait provoqué un bond de 20%. Reste à savoir si une nouvelle hausse sera donc programmée ultérieurement.
Pour l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, l’électricité pâtit déjà d’«une fiscalité extrêmement élevée», telle que la TVA à 20% alors qu’il s’agit d’«un bien de première nécessité». De son côté, Nicolas Goldberg estime «qu’augmenter les prix de l’électricité à un moment où l’on appelle à l’électrification [passer de la voiture thermique à l’électrique par exemple, NDLR] reste un message contradictoire». D’autant qu’«il n’y avait aucune urgence à rétablir cette taxe».