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« Oui Pub », une expérimentation pour lutter contre le gaspillage des prospectus publicitaires

Depuis le 1er septembre, une dizaine de collectivités expérimentent l’interdiction des brochures commerciales distribuées dans les boîtes aux lettres. Pour continuer à les recevoir, les deux millions d’habitant·es concerné·es devront donner leur accord exprès en affichant un autocollant « Oui Pub ».
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On n’en veut pub ! Depuis le 1er sep­tem­bre, une dizaine de col­lec­tiv­ités expéri­mentent l’interdiction des brochures com­mer­ciales dis­tribuées dans les boîtes aux let­tres. Pour con­tin­uer à les recevoir, les deux mil­lions d’habitant·es concerné·es devront don­ner leur accord exprès en affichant un auto­col­lant « Oui Pub ».

Inspiré par la Con­ven­tion citoyenne pour le cli­mat et prévu par la loi « Cli­mat et résilience » d’août 2021, le dis­posi­tif prend le con­tre­pied des auto­col­lants « Stop Pub » qui n’ont pas réus­si à endiguer le gaspillage de papi­er depuis leur intro­duc­tion en 2004. Si env­i­ron un tiers des boîtes aux let­tres français­es affichent leur volon­té de ne pas recevoir de pub­lic­ités, les prospec­tus représen­tent encore près de 900 000 tonnes par an et « une part sig­ni­fica­tive de cette pub­lic­ité est jetée sans avoir été lue », rap­porte l’A­gence de la tran­si­tion écologique (Ademe).

© Greno­ble-Alpes Métro­pole / Lucas Frangel­la

Jusqu’en 2025, 14 com­munes et com­mu­nautés de com­munes — par­mi lesquelles Greno­ble ou Bor­deaux — vont tester ce nou­v­el auto­col­lant avant une pos­si­ble général­i­sa­tion à l’ensemble du pays. Pour l’instant, le dis­posi­tif démon­tre le dés­in­térêt des con­som­ma­teurs pour les brochures pub­lic­i­taires. Sur les 220 000 boîtes aux let­tres de la métro­pole de Greno­ble, seule­ment 500 stick­ers auraient par exem­ple été demandés à ce jour, d’après Libéra­tion.

Face à ce faible taux, les professionnel·les du secteur s’inquiètent. Par­mi les 20 000 salarié·es du domaine de la dis­tri­b­u­tion pub­lic­i­taire, beau­coup sont pré­caires et embauché·es à temps par­tiel, ce qui rend leur recon­ver­sion dif­fi­cile. Dans les aggloméra­tions con­cernées, on s’attend à une explo­sion des coûts de dif­fu­sion pour les pub­li­ca­tions munic­i­pales, générale­ment mutu­al­isées avec la dis­tri­b­u­tion des pub­lic­ités. Mais en par­al­lèle, les col­lec­tiv­ités espèrent réalis­er des économies d’échelle dans la col­lecte des déchets.