Entretien

Nicolas Legendre : «La détestation viscérale d’une partie du monde paysan à l’égard des écologistes est entretenue par certains acteurs agro-industriels»

Nicolas Legendre est journaliste indépendant. Il a publié Silence dans les champs (Arthaud), vaste enquête sur un monde agricole breton aux dérives mafieuses pour lequel il a reçu le prix Albert Londres en 2023. Auprès de Vert, il décrit un système agro-industriel à bout de souffle, biberonné aux énergies fossiles et toujours plus néfaste pour les agriculteurs, les sols et le vivant.
  • Par

Comment analysez-vous le mouvement des agriculteurs ?

C’est un mou­ve­ment hétérogène, assez dis­parate entre les reven­di­ca­tions de la base et ce qu’exigent les représen­tants. Les pre­mières étin­celles sont venues du sud-ouest, des ter­ri­toires qui ont subi des sécher­ess­es impor­tantes et cela a con­tribué à des exas­péra­tions. Même si la FNSEA [Fédéra­tion nationale des syn­di­cats d’ex­ploitants agri­coles, NDLR] a rac­croché les wag­ons pour négoci­er avec le gou­verne­ment, le mou­ve­ment a surtout été porté par la Coor­di­na­tion rurale — le syn­di­cat le plus à droite et le plus sou­verain­iste.

On a un mou­ve­ment qui ressem­ble à beau­coup d’autres : la prise de la sous-pré­fec­ture de Mor­laix dans les années 60, celle d’une prison à Quim­per dans les années 80 ; plus récem­ment les bon­nets rouges en Bre­tagne en 2013. Il n’y a rien de nou­veau sous le soleil, bien que chaque mou­ve­ment ait ses spé­ci­ficités. Ce qui ressort, c’est le sen­ti­ment de ne pas être con­sid­éré par le monde poli­tique et par la société à la hau­teur des efforts four­nis. Le prob­lème prin­ci­pal, c’est la ques­tion des revenus, les embouteil­lages admin­is­trat­ifs et l’empilement des normes, la con­cur­rence avec le dump­ing social et envi­ron­nemen­tal. Durant les 40 dernières années, les mêmes caus­es ont pro­duit les mêmes effets.

Il y a aus­si des spé­ci­ficités ; des pos­si­bil­ités de con­ver­gence avec d’autres corps de méti­er à cer­tains endroits depuis le mou­ve­ment des gilets jaunes en 2018. Et puis, il y a une dimen­sion européenne. L’approche libre-échangiste de l’agriculture ne béné­fi­cie réelle­ment qu’à une minorité d’acteurs (paysans ou non). Elle aboutit à du chaos et à un agri­cide [une dis­pari­tion des paysans, NDLR].

Les agriculteurs sont-ils vraiment opposés aux normes environnementales ?

Il y a tout un pan du monde agri­cole qui n’a pas été for­mé, ou très peu, aux ques­tions de bio­di­ver­sité, aux ser­vices écosys­témiques, au fonc­tion­nement des cor­ri­dors écologiques et pour qui tous ces aspects-là sont des freins plus que des atouts. Dans les années 70 à 90, ces ques­tions n’étaient pas du tout présentes. Les choses com­men­cent à évoluer depuis.

«Les agricul­teurs auraient intérêt à adopter une logique écologique, ne serait-ce que pour con­tin­uer à pro­duire»

Il y a un prob­lème de rap­port au vivant et de pra­tique du méti­er, très ori­en­tée sur la techno­science, la machine et la maîtrise des élé­ments, en con­sid­érant le sol comme un sup­port dans lequel on va amen­er des choses. Pour une part sub­stantielle du monde agri­cole, il y a une oppo­si­tion de fait entre leurs pra­tiques et une logique agroé­cologique de prise en compte réelle du vivant, qui vise à pro­téger, voire à régénér­er les milieux.

Le jour­nal­iste Nico­las Legendre a reçu le prix Albert Lon­dres en 2023 pour son enquête sur le sys­tème agro-indus­triel en Bre­tagne. © Fred Beveziers

Ensuite, la détes­ta­tion vis­cérale d’une par­tie du monde paysan à l’égard des écol­o­gistes (et de l’écologie en général) est entretenue par cer­tains acteurs agro-indus­triels. J’ai lu beau­coup de tri­bunes, d’éditos de prési­dents de FDSEA [Fédéra­tion départe­men­tale des syn­di­cats d’ex­ploitants agri­coles, NDLR], qui attisent cette haine alors que les agricul­teurs auraient intérêt à adopter une logique écologique, ne serait-ce que pour con­tin­uer à pro­duire. Dans le même temps, cer­tains mil­i­tants et élus écol­o­gistes ont pu nour­rir ces antag­o­nismes du fait de déc­la­ra­tions à l’emporte-pièce et de propo­si­tions fan­tai­sistes con­cer­nant l’agriculture, liées notam­ment à une mécon­nais­sance des sujets en ques­tion. Force est de con­stater, cepen­dant, que les mis­es en garde pré­ten­du­ment « alarmistes » for­mulées, dès les années 1960, par bon nom­bre d’écologistes à pro­pos des con­séquences néfastes de l’agriculture indus­trielles, se sont révélées jus­ti­fiées.

Que penser des annonces sur le renforcement de la souveraineté alimentaire ?

Il ne faut pas se laiss­er enfumer par cette his­toire de sou­veraineté ali­men­taire. C’est un con­cept qui a été dévoyé ces dernières années. Sur un cer­tain nom­bre de céréales, on pro­duit 150 à 160% de ce qu’on con­somme. La France se classe par­mi les nations les plus solides en matière de pro­duc­tion ali­men­taire. Il y a de l’import, mais aus­si beau­coup d’export. Les don­nées de FranceA­griMer mon­trent que les ren­de­ments stag­nent glob­ale­ment en France depuis la fin des années 1990. C’est lié au fait que la pro­duc­tion a dou­blé, en France, entre les années 1970 et cette époque, à grand ren­fort de var­iétés améliorées et de chimie de syn­thèse. Or il existe des lim­ites physiques et biologiques qui font que les ren­de­ments ne peu­vent pas croître éter­nelle­ment. On a peut-être atteint un pla­fond. Dans le même temps, la sur­face agri­cole utile exploitée a dimin­ué, du fait du grig­no­tage des ter­res pour d’autres usages, mais aus­si du fait de la diminu­tion du nom­bre de paysans. Enfin, l’altéra­tion des sols, liée à divers fac­teurs, dont l’a­gri­cul­ture elle-même, a con­tribué à ce pla­fon­nement des ren­de­ments. Désor­mais, les con­séquences des dérè­gle­ments cli­ma­tiques, en par­tie dus égale­ment, à l’échelle mon­di­ale, au mod­èle agri­cole dom­i­nant, frag­ilisent un peu plus les sys­tèmes agri­coles exis­tants.

Chez Les Répub­li­cains ou Renais­sance, le dis­cours est qu’on aurait arrêté de pro­duire. Pas du tout. Avec le début de com­mence­ment d’un tour­nant agroé­cologique, un cer­tain nom­bre d’intérêts se sont réveil­lés et ont pro­gres­sive­ment agité le spec­tre de la famine et de la décrois­sance. Avec le Green Deal et la dernière mou­ture de la PAC (dont cer­tains aspects sont tout à fait ques­tionnables, par ailleurs), il s’agissait sim­ple­ment de met­tre un peu le holà sur les pes­ti­cides et de pren­dre davan­tage en compte la bio­di­ver­sité.

Le monde paysan est-il en passe de craquer ?

À force de tir­er sur la corde, de faire des saignées dans le monde paysan, de pouss­er à agrandir les fer­mes, à s’endetter, à pro­duire tou­jours plus, on a amené les paysans à bout de nerfs. Il y a un burnout général­isé. En 2016, il y avait déjà de très gross­es man­i­fes­ta­tions. C’était une mau­vaise année pour cer­taines fil­ières. Il y a des tac­tiques au sein des groupes syn­di­caux pour man­i­fester et avoir de la sub­ven­tion ces années-là. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de prob­lème de revenus.

En 2016, on aurait pu se dire qu’on arrivait au bout d’une logique et que le monde paysan allait cra­quer. Mais l’hémorragie s’est pour­suiv­ie : une instal­la­tion d’agriculteur pour trois départs, une moyenne d’âge de 50 ans ; le paysage n’est pas très réjouis­sant.

Ce système agro-industriel naît du remembrement dont vous parlez abondamment dans votre enquête Silence dans les champs. De quoi s’agit-il ?

Au 19ème siè­cle, en Bre­tagne, c’est le début de l’arasement [arrachage et mise en cul­ture, NDLR] des lan­des qui recou­vraient 30% du ter­ri­toire et pou­vaient faire penser à des paysages iconiques de l’Irlande ou de l’Écosse — on en est à 0,5% main­tenant. C’est le début d’un grand chantier qui va s’intensifier pen­dant la Sec­onde guerre mon­di­ale. Le Reich a beau­coup poussé pour que des travaux soient entre­pris en matière de remem­bre­ment et d’utilisation d’engrais, car il avait besoin que ça crache, la France était le gre­nier.

Mor­laix et ses envi­rons en 1950 (à gauche) et aujourd’hui (à droite) © GeoBretagne.fr

Le gros du chantier a lieu pen­dant les Trente glo­rieuses, entre 1950 et 1980 ; c’est un véri­ta­ble big bang. 70% du linéaire bocager — c’est-à-dire les haies — dis­paraît. L’objectif n’est pas excen­trique en soi : il s’agit de sim­pli­fi­er le cadas­tre, car la pro­priété a été morcelée par les héritages suc­ces­sifs. On veut aus­si ratio­nalis­er le tra­vail et ren­dre pos­si­ble le pas­sage des machines qui ne peu­vent pas accéder aux petits champs. On met les lan­des en cul­ture, on assèche des prairies humides, on arase des talus, on rec­ti­fie des cours d’eau, on sup­prime des pré-verg­ers et leurs pom­miers. C’est une trans­fig­u­ra­tion mas­sive, bru­tale, extrême­ment rapi­de et silen­cieuse comme rarement dans l’histoire humaine. Et c’est la machine qui per­met de le faire.

Comment la dépendance des agriculteurs et des petites exploitations vis-à-vis de l’agro-industrie s’est-elle mise en place ?

C’est un dou­ble mou­ve­ment : des lead­ers d’opinion bre­tons poussent pour une mod­erni­sa­tion de la région, et font écho à des logiques nationales et inter­na­tionales. Il y a une volon­té de s’extraire d’une forme de pau­vreté — mais pas néces­saire­ment de mis­ère — et de sous-équipement, pour embrass­er autre chose. Ça part d’une énergie col­lec­tive pos­i­tive. C’est une péri­ode de rup­ture avec les pères de famille qui, dans cer­tains cas, ne veu­lent pas aban­don­ner les chevaux et pass­er aux tracteurs. C’est aus­si porté par une façon de s’auto-juger de façon néga­tive, liée à des représen­ta­tions cul­turelles dif­fusées depuis le 19ème siè­cle autour du monde rur­al en général, et des Bre­tons en par­ti­c­uli­er.

En quelques décen­nies, ceux qui découpaient quelques cochons devi­en­nent des barons de la viande. Des coopéra­tives se mon­tent à l’initiative de groupe­ments d’agriculteurs qui déci­dent de tra­vailler ensem­ble pour dimin­uer les coûts et créer des rap­ports de force avec des tiers, comme les acheteurs. C’est déjà une logique d’agrandissement. Une musique court qu’il y a trop de paysans : il faut dégraiss­er. À ce moment-là com­mence un cer­cle vicieux.

«Plus la taille de la ferme croît alors que la main d’œuvre reste au même niveau, plus c’est com­pliqué d’utiliser des méth­odes alter­na­tives aux pes­ti­cides»

La mod­erni­sa­tion des années 1950–70 cède le pas à une fuite en avant dans les années 1980. La machine s’enraye parce que les taux d’endettement mon­tent, le choc pétroli­er fait aug­menter le prix des matières pre­mières. L’agriculture pétrochim­ique est abreuvée aux éner­gies fos­siles, notam­ment pour les engrais azotés de syn­thèse issus du gaz, et pour les tracteurs qui fonc­tion­nent au pét­role. Or, comme on incite à moins de main d’œuvre, plus de machines et plus d’intrants, on se rend dépen­dant de ceux qui vendent et trans­for­ment les éner­gies fos­siles.

On se rend aus­si dépen­dant des vendeurs de pes­ti­cides. Lorsqu’on est à trois ou qua­tre équiv­a­lents temps-plein sur une ferme en poly­cul­ture-éle­vage de taille moyenne, 60 hectares, c’est envis­age­able de se pass­er de pes­ti­cides. Mais plus la taille de la ferme croît alors que la main d’œuvre reste au même niveau ou décroit, plus c’est com­pliqué d’utiliser des méth­odes alter­na­tives pour gér­er les adven­tices — les mau­vais­es herbes -, les ravageurs, etc.

Plus on s’agrandit, plus on a de dettes, plus on est dépendant…

Il y a des dépen­dances vis-à-vis des fab­ri­cants, de la coopéra­tive, de la banque. La banque tient à bout de bras un cer­tain nom­bre de fer­mes avec des prêts de long terme, la coopéra­tive avec des facil­ités de paiement, le syn­di­cat avec d’autres facil­ités pour acquérir des ter­res par exem­ple. Le con­trôle laiti­er qui t’appuie sur la ferme pour faire des sta­tis­tiques à par­tir de tes résul­tats de pro­duc­tion de lait, donne des con­seils et des ori­en­ta­tions pour le suivi des vach­es et des cul­tures pour amélior­er ta pro­duc­tion. On pour­rait par­ler du cen­tre compt­able, et d’autres. En somme, tu es un rouage par­mi d’autres et la base d’un échafaudage de plus en plus élevé, mas­sif et lourd.

Cette dépendance peut aller loin, jusqu’à entraîner des intimidations très fortes, et du sabotage que vous décrivez dans votre livre. Un élevage est par exemple contaminé volontairement par un virus parce que le paysan est en désaccord avec son milieu. C’est un système mafieux ?

Je préfère par­ler de dérives mafieuses. Mon analyse, c’est qu’on a fait une agri­cul­ture de guerre. Peut-être parce que le 20ème siè­cle est mar­qué par les guer­res, parce qu’il y a une logique guer­rière inhérente à la civil­i­sa­tion indus­trielle qui se con­stru­it con­tre les élé­ments, le vivant. Alors, on a fait une guerre au vivant en exter­mi­nant la majeure par­tie des insectes, con­tre nos paysages et nos pro­pres repères men­taux, une guerre économique et la con­cur­rence exac­er­bée de tous con­tre tous, qui se fait au niveau mon­di­al, européen, et jusque dans le can­ton.

«La vio­lence n’est pas sys­té­ma­tique, mais elle est sys­témique»

Il y a tou­jours des formes de sol­i­dar­ité, mais aus­si des ten­dances con­flictuelles, des jalousies, une vorac­ité exac­er­bée pour les ter­res. Cela implique des formes de bru­tal­ité qui découlent en cas­cade depuis le haut. Elle trou­ve dans le monde rur­al un ter­reau favor­able : un monde taiseux, bru­tal de longue date. On a des logiques sour­des, sournois­es qui con­sis­tent à met­tre au ban ceux qui rompent la sol­i­dar­ité au sein de ces unités guer­rières. Là, on peut arriv­er à des men­aces, des pres­sions, des intim­i­da­tions, des entrav­es, et divers­es formes de bru­tal­ité et de vio­lences.

La vio­lence n’est pas sys­té­ma­tique, mais elle est sys­témique. On la retrou­ve en Bre­tagne, en France, et partout dans le monde. Il y a une série islandaise, Miolk (lait), qui décrit des rela­tions entre paysans et coopéra­tives qui ne sont pas sans rap­pel­er le cas bre­ton. En Inde, la ques­tion des pes­ti­cides et des OGM est énorme. Aux États-Unis, ça recoupe des con­stats qu’on a pu faire : stan­dard­i­s­a­tion, vas­sal­i­sa­tion des pro­duc­teurs, sen­ti­ment de perte de son des­tin (hétéronormie). Les mêmes logiques ont pro­duit les mêmes effets avec la con­sti­tu­tion de baron­nies locales et mon­di­ales con­tre qui il est dif­fi­cile de lut­ter.

Quelles sont les marges de manœuvre pour celles et ceux qui veulent faire autrement ?

Je con­nais des dizaines de paysans qui ont choisi des voies dif­férentes et qui ont fini par y arriv­er. Ils ont fait un sys­tème herbager en éle­vage, se sont lancés en maraîchage bio, ont dés­in­ten­si­fié leur sys­tème, ont trans­for­mé leur sys­tème de grandes cul­tures ou bien sont passés en cir­cuit court. Par­mi ces paysans, beau­coup « cochent » plusieurs cas­es qu’il sera bien­tôt indis­pens­able de cocher si l’on veut con­tin­uer à pro­duire des den­rées ali­men­taires sur une planète sec­ouée de plein fou­et par les dérè­gle­ments cli­ma­tiques et l’effondrement de la bio­di­ver­sité : diminu­tion de l’utilisation d’énergies fos­siles, arrêt de l’utilisation d’engrais et de pes­ti­cides de syn­thèse, nou­veau rap­port au vivant, réap­pro­pri­a­tion de cer­tains savoir-faire pour gag­n­er en autonomie, ren­force­ment de l’ancrage ter­ri­to­r­i­al, etc.

Si on a fait le remembrement en deux ou trois décennies, est-ce qu’on peut faire l’inverse aussi rapidement ?

Je pense qu’on peut imag­in­er un nou­veau remem­bre­ment dans le cadre d’une trans­for­ma­tion agroé­cologique : redis­tribuer les par­celles, for­mer suff­isam­ment de jeunes paysans, per­me­t­tre un regroupe­ment des par­celles autour des fer­mes pour lim­iter l’utilisation d’énergies fos­siles, recréer des cor­ri­dors écologiques. Mais il est beau­coup plus long et com­pliqué de refaire que de défaire. Péter une haie demande une après-midi, planter une haie, atten­dre qu’elle pousse et qu’elle pro­duise des ser­vices écosys­témiques et une activ­ité économique de bois, c’est 15 ans.

On pour­rait imag­in­er une agri­cul­ture 100% biologique d’i­ci à 2050 avec une diminu­tion pro­gres­sive des pes­ti­cides et des intrants de syn­thèse tous les cinq ans, qui irait de pair avec la trans­for­ma­tion des pra­tiques ali­men­taires et des modes de dis­tri­b­u­tion, ain­si qu’avec un accom­pa­g­ne­ment très fort des paysans. Et la mise en place d’une nou­velle société paysanne, la fin de l’hémorragie dans les troupes, des fer­mes plus ancrées dans leur ter­ri­toire sans y être con­finées. Mais pour cela, il faut non seule­ment le vouloir, mais le plan­i­fi­er avec une vraie stratégie.