Portraits

Les nouveaux visages de l’écologie à l’Assemblée

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Des verts et des plus mûrs. Si la dissolution de l’Assemblée nationale a rebattu les cartes entre les forces politiques, 70% des député·es sortant·es ont toutefois été reconduit·es. Parmi la centaine de nouveaux profils, au moins cinq, tous·tes issus de la gauche, devraient porter haut les couleurs de l’écologie. Vert vous les présente.

Claire Lejeune, des marches climat à l’Assemblée

Âgée de 29 ans, Claire Lejeune vient d’être élue députée La France insoumise – Nouveau Front populaire (LFI – NFP) dans la 7ème circonscription de l’Essonne. L’élue est doctorante et professeure à Sciences Po Paris et chercheuse en écologie politique, spécialisée sur la question de la planification. C’était aussi une figure des marches pour le climat organisées par la société civile à partir de 2018. Claire Lejeune a d’abord milité au sein d’Europe-Écologie les Verts en tant que secrétaire nationale des Jeunes écologistes avant de rejoindre la France insoumise au cours de la campagne présidentielle de 2022.

Boris Tavernier, contre la précarité alimentaire

À 44 ans, Boris Tavernier vient de devenir député de la 2ème circonscription du Rhône, à Lyon. C’est sous l’étiquette des Écologistes – NFP qu’il fait ses premiers pas dans la politique, après plus de vingt ans d’engagement associatif. Ce militant de l’alimentation a notamment cofondé l’association Vrac (Vers un réseau d’achat en commun), qui favorise l’accès à une nourriture durable et de qualité pour les plus précaires. À l’Assemblée nationale, il prévoit notamment de s’engager sur la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation – un projet déjà expérimenté dans plusieurs territoires, dont en Gironde (notre reportage).

Pierre-Yves Cadalen, un chercheur de l’écologie dans l’Hémicycle

Élu à Brest, dans la 2ème circonscription du Finistère, Pierre-Yves Cadalen vient de détrôner Jean-Charles Larsonneur (Horizons), député depuis 2017. A 32 ans, ce parlementaire LFI – NFP est aussi chercheur en sciences politiques et postdoctorant à l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM). Il concentre ses recherches sur la question des «communs environnementaux», c’est-à-dire la manière dont les ressources naturelles sont gérées collectivement. Il a également travaillé sur la question de l’exploration, l’exploitation et la protection des écosystèmes en haute mer.

De gauche à droite : Dominique Voynet, Benoît Biteau, Boris Tavernier, Claire Lejeune, Pierre-Yves Cadalen

Benoît Biteau, le «paysan agronome»

Élu pour la première fois à l’Assemblée nationale (2ème circonscription de Charente-Maritime), l’écologiste Benoît Biteau n’est pas un jeune loup de la politique pour autant puisqu’il a été eurodéputé de 2019 à 2024. Celui qui se présente comme «paysan agronome» défend l’agroécologie, des hémicycles jusqu’à son exploitation bio. Régulièrement présenté comme un successeur de José Bové, en raison notamment de sa moustache bien fournie, Benoît Biteau est la bête noire des lobbys productivistes. Les négociations européennes lui ont toutefois appris le compromis. À Bruxelles, où il siégeait dans la commission Agriculture, il a suivi des dossiers cruciaux comme la réforme de la Politique agricole commune ou la révision de la directive sur les émissions industrielles, censée encadrer l’élevage.

Dominique Voynet : à l’ancienne !

C’est un nom que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… Grande figure écolo des années 1990, Dominique Voynet fait son come back en politique, plus de 27 ans après avoir quitté les bancs de l’Assemblée. En 1997, déjà, elle avait conquis la 2ème circonscription du Doubs, avant de devenir la première ministre écologiste, sous le gouvernement Jospin. Comme responsable de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, de 1997 à 2001, elle n’a pas fait que des heureux. Aujourd’hui encore, les défenseur·ses du nucléaire ne lui pardonnent ni la fermeture du prototype de surgénérateur Superphénix, ni ses manœuvres pour priver l’énergie nucléaire de financements européens. Elle a aussi déclenché l’ire des chasseurs avec sa loi du 26 juillet 2000 qui instaurait, entre autres, un jour sans chasse le mercredi (abrogé trois ans plus tard).