L'édito

Législatives : un mois de sursaut, un an de sursis

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Ce dimanche, la France a évité le pire. Grâce à un heureux sursaut national qui nous offre une année de sursis.

Artistes, influenceur·ses, syndicalistes, journalistes, sportif·ves, et tant d’autres… Ces dernières semaines, comme Vert vous l’a raconté, la société civile s’est mobilisée comme jamais auparavant, faisant preuve d’une créativité sans bornes.

Mis à part quelques atermoiements coupables et autres refus de se désister venus d’une partie de la droite (macroniste ou LR), le Front républicain, mis à mal depuis 2022, a retrouvé des couleurs. Il est à noter que les électeur·ices du Nouveau Front populaire ont, une fois encore, bien plus assidument fait barrage que celles et ceux du camp présidentiel.

Le scrutin de dimanche est aussi une victoire pour l’écologie puisqu’il relègue le Rassemblement national, avec son cortège de candidat·es climatosceptiques et son projet nocif pour le climat et les vivant·es, au troisième rang des forces politiques de l’Assemblée nationale.

Cependant, s’il faut savoir savourer les succès – et cette défaite (relative) du RN en est un -, il est bon de rappeler qu’il ne s’agit là que d’un court répit.

Car s’il constitue le troisième bloc, après les coalitions de gauche et présidentielle, le Rassemblement national est bel et bien le premier parti de France. Et les ferments de son vote n’ont pas disparu.

Manifestation spontanée sur la Place de la République, à Paris, au moment de l’annonce des résultats des législatives. © Emmanuel Dunand / AFP

Qui pourrait prédire ce que les prochains mois nous réservent ? Toujours est-il qu’en cas d’instabilité trop grande, l’Assemblée nationale pourrait être à nouveau dissoute d’ici un an. C’est le temps qu’il reste aux forces politiques républicaines pour répondre aux angoisses et aux besoins trop longtemps ignorés d’une part majeure de la population : paupérisation, déclassement, disparition des services publics, etc.

D’autres leçons doivent être tirées de cette poussée de fièvre : l’extrême droite a usé et abusé de la force de frappe de ses médias, transformés en véritables instruments de propagande.

Alors que l’Arcom, l’Autorité de régulation audiovisuelle et numérique, débute la procédure de réautorisation des fréquences de la TNT ce lundi, il est vital que les chaînes Cnews et C8, propriétés de Vincent Bolloré, perdent leur droit à émettre leurs fausses informations dangereuses pour notre démocratie.

L’audiovisuel public, dont les antennes locales de France Bleu ont fait un travail exemplaire pendant cette campagne, doit être protégé. Et les médias indépendants, qui ont fait honneur à notre métier, doivent être soutenus par leur public pour continuer à grandir.

Enfin, l’heure appelle à l’engagement, sous toutes ses formes, de toutes les personnes de bonne volonté. Ce n’est qu’en unissant nos forces que nous écarterons pour de bon la menace du Rassemblement national.

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