Dimanche soir, les cadres du Nouveau Front populaire ont immédiatement appelé leurs candidat·es à se désister en cas de troisième place, au profit de celui ou celle qui pourrait battre le RN.
Une position digne et sans ambiguïté qui tranche avec celle du camp présidentiel. En cas de triangulaire, Gabriel Attal a, certes, demandé aux candidat·es arrivé·es troisième de laisser le champ libre à «un autre candidat qui défend […] les valeurs de la République». Mais après deux années passées à renvoyer dos-à-dos la Nupes devenue le Nouveau Front populaire, et le Rassemblement national, que comprendront les candidat·es et les électeur·rices d’Ensemble ?
Ce lundi matin, comme d’autres cadres macronistes depuis la veille, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire continuait de mettre sur un pied d’égalité le Rassemblement national et la France insoumise qui, quoique l’on puisse penser de ses dirigeant·es, est classée à gauche (pas extrême) par le Conseil d’Etat, et fait bien partie de l’arc républicain. Contrairement au RN qui veut s’en prendre au Conseil constitutionnel, créer plusieurs catégories de citoyen·nes, mettre au pas la justice, etc.
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Une position «lâche», des mots de la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, qui avantagera mécaniquement l’extrême droite.
Dans le même temps, la droite Les Républicains poursuivait son effondrement moral : au mieux, le ni RN-ni LFI de Jean-François Copé. Au pire, l’acoquinement avec le RN de François-Xavier Bellamy.
Qui sera au rendez-vous de l’Histoire ?
À une semaine d’un scrutin décisif pour notre République, il n’est plus temps de barguigner ou d’hésiter. Il faut sonner la mobilisation générale contre le péril RN.
Si d’aucuns – individus, associations, entreprises et autres organisations sensibles à la cause climatique – ont préféré s’abstenir de prendre position pour un camp ou contre un autre jusqu’alors, n’est-il pas temps de se prononcer clairement en faveur de la République ?
Dans la rue, au travail, sur les réseaux sociaux comme dans les repas de famille… Face à la menace d’un pouvoir raciste, autoritaire, anti-science et climatosceptique, qui fracturera la société comme aucun autre avant lui, toutes les bonnes volontés seront requises. Refusons cette catastrophe dont personne n’est capable de prédire les dégâts irréversibles qu’elle infligera à notre pays.
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