L'édito

Il faut sonner la mobilisation générale contre le Rassemblement national

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Dimanche soir, les cadres du Nou­veau Front pop­u­laire ont immé­di­ate­ment appelé leurs candidat·es à se désis­ter en cas de troisième place, au prof­it de celui ou celle qui pour­rait bat­tre le RN.

Une posi­tion digne et sans ambiguïté qui tranche avec celle du camp prési­den­tiel. En cas de tri­an­gu­laire, Gabriel Attal a, certes, demandé aux candidat·es arrivé·es troisième de laiss­er le champ libre à «un autre can­di­dat qui défend […] les valeurs de la République». Mais après deux années passées à ren­voy­er dos-à-dos la Nupes dev­enue le Nou­veau Front pop­u­laire, et le Rassem­ble­ment nation­al, que com­pren­dront les candidat·es et les électeur·rices d’Ensemble ?

Ce lun­di matin, comme d’autres cadres macro­nistes depuis la veille, le min­istre de l’Économie Bruno Le Maire con­tin­u­ait de met­tre sur un pied d’égalité le Rassem­ble­ment nation­al et la France insoumise qui, quoique l’on puisse penser de ses dirigeant·es, est classée à gauche (pas extrême) par le Con­seil d’Etat, et fait bien par­tie de l’arc répub­li­cain. Con­traire­ment au RN qui veut s’en pren­dre au Con­seil con­sti­tu­tion­nel, créer plusieurs caté­gories de citoyen·nes, met­tre au pas la jus­tice, etc.

Man­i­fes­ta­tion con­tre l’extrême droite à Paris le 15 juin dernier. © Yann Cas­tanier / Vert

Une posi­tion «lâche», des mots de la secré­taire nationale des Écol­o­gistes, Marine Ton­de­lier, qui avan­tagera mécanique­ment l’extrême droite.

Dans le même temps, la droite Les Répub­li­cains pour­suiv­ait son effon­drement moral : au mieux, le ni RN-ni LFI de Jean-François Copé. Au pire, l’acoquinement avec le RN de François-Xavier Bel­lamy.

Qui sera au ren­dez-vous de l’Histoire ?

À une semaine d’un scrutin décisif pour notre République, il n’est plus temps de bar­guign­er ou d’hésiter. Il faut son­ner la mobil­i­sa­tion générale con­tre le péril RN.

Si d’aucuns — indi­vidus, asso­ci­a­tions, entre­pris­es et autres organ­i­sa­tions sen­si­bles à la cause cli­ma­tique — ont préféré s’abstenir de pren­dre posi­tion pour un camp ou con­tre un autre jusqu’alors, n’est-il pas temps de se pronon­cer claire­ment en faveur de la République ?

Dans la rue, au tra­vail, sur les réseaux soci­aux comme dans les repas de famille… Face à la men­ace d’un pou­voir raciste, autori­taire, anti-sci­ence et cli­matoscep­tique, qui frac­tur­era la société comme aucun autre avant lui, toutes les bonnes volon­tés seront req­ui­s­es. Refu­sons cette cat­a­stro­phe dont per­son­ne n’est capa­ble de prédire les dégâts irréversibles qu’elle inflig­era à notre pays.