C’est chaud. 2022 fut une « nouvelle année d’extrêmes climatiques » ponctuée de températures anormalement chaudes et de catastrophes naturelles à travers le globe, a révélé Copernicus, le programme européen de surveillance de la Terre.
Les huit dernières années furent les huit plus chaudes jamais mesurées sur la planète, et 2022 s’est hissée au cinquième rang, d’après le bilan alarmant réalisé par Copernicus. 2016 occupe toujours la première place, suivie de 2020, 2019 et 2017. En 2022, la température moyenne annuelle a été supérieure de 0,3°C à la période de référence (1991-2020). Soit environ 1,2°C de plus qu’à l’ère préindustrielle, au milieu du 19ème siècle.

L’année a été marquée par de nombreux records de températures, y compris dans les régions polaires qui ont subi des épisodes de chaleur inhabituelle. En mars, la station de recherche de Vostok, située en Antarctique oriental, a enregistré un record de chaleur de -17,7°C.
L’Europe a subi sa deuxième année la plus chaude et son été le plus brûlant. Le continent européen se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde, d’après l’Organisation météorologique mondiale. Comme la France, de nombreux pays du Vieux continent ont connu leur année la plus chaude.
L’Australie semble faire figure d’exception avec des températures inférieures à la normale, note le rapport. Le pays a essuyé des pluies anormalement importantes, avec de nombreuses inondations, associées à la persistance de La Niña, un phénomène climatique aux effets refroidissants. Cette année, elle cède la place à El Niño, qui provoque l’effet inverse.
2022 a été ponctuée d’événements climatiques extrêmes, qui montrent « que l’on subit déjà les conséquences dévastatrices du réchauffement de notre monde », pointe Samantha Burgess, directrice adjointe du service du changement climatique de Copernicus. Le Pakistan et l’Inde ont enduré une virulente et persistante vague de chaleur au printemps (notre article), suivis par la Chine au cours de l’été. En août, des inondations dévastatrices ont tué plus de 1 500 personnes au Pakistan (notre article). Les mégafeux qui ont ravagé l’Europe cet été ont engendré les plus fortes émissions de gaz à effet de serre liées à des incendies depuis plus de 15 ans.
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Malheureusement, la tendance n’est pas en train de s’inverser, puisque les gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint des niveaux inédits en 2022. La concentration de dioxyde de carbone, qui se mesure en « parties par million » (ppm), a atteint 417 ppm, du jamais-vu en deux millions d’années. Le méthane est au plus haut depuis 800 000 ans.
La concentration de ces deux gaz à effets de serre, les plus gros responsables du dérèglement climatique, « continue d’augmenter, sans aucun signe de ralentissement », a commenté Vincent-Henri Peuch, directeur du service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus. Pour Samantha Burgess, ce rapport démontre clairement que « pour éviter les pires conséquences, la société devra réduire de toute urgence les émissions de carbone et s’adapter rapidement à l’évolution du climat ».