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Contre la grippe aviaire, la totalité des élevages de Vendée seront « dépeuplés »

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Le sens des maux. En Vendée, où l’épidémie de grippe avi­aire est dev­enue incon­trôlable, le min­istre de l’a­gri­cul­ture, Julien Denor­mandie, a annon­cé hier le « dépe­u­ple­ment » de la total­ité des 1 500 éle­vages du départe­ment.

Depuis cet été, la France – de même que plusieurs voisins européens – est en proie à une épi­zootie de grippe avi­aire, qui a déjà atteint près d’un mil­li­er d’él­e­vages de volailles. La mal­adie se répand comme une traînée de poudre alors que cer­tains sites comptent jusqu’à 10 000 indi­vidus, qui vivent par­fois dans une grande promis­cuité, prop­ice à la prop­a­ga­tion du virus. Avec plus du tiers de ses éle­vages touchés, le départe­ment de la Vendée est le plus meur­tri.

Pour faire face à cette sit­u­a­tion « très dif­fi­cile », le min­istre de l’a­gri­cul­ture ne voit qu’une seule solu­tion : le « dépe­u­ple­ment » de tout le départe­ment. Si la for­mule peut intriguer, elle sig­ni­fie tout bon­nement que l’in­té­gral­ité des volailles seront abattues sans dis­tinc­tion afin de « repar­tir sur des bases saines », a promis le prési­dent de la cham­bre d’a­gri­cul­ture des Pays de la Loire, Joël Limouzin.

Sur le ter­rain, la ges­tion de la crise se révèle aus­si « désas­treuse » que « scan­daleuse », selon plusieurs organ­i­sa­tions, dont la Con­fédéra­tion paysanne ou l’association de pro­tec­tion ani­male CIWF (Com­pas­sion in World Farm­ing). Les capac­ités d’abattage et d’équarrissage sont sat­urées dans la région, où six mil­lions d’oiseaux ont déjà été mis à mort. Faute de mieux, les éleveur·ses doivent enfouir eux-même les cadavres dans des fos­s­es.

Surtout, « devant l’ampleur des foy­ers de con­t­a­m­i­na­tion, l’État est inca­pable de met­tre les moyens néces­saires pour euthanasi­er de façon accept­able les ani­maux », alerte le CIWF dans un com­mu­niqué. « Les ser­vices de l’État deman­dent désor­mais l’arrêt des ven­ti­la­tions pour provo­quer la mort des ani­maux par asphyx­ie », s’émeut de son côté la Con­fédéra­tion paysanne. Contraint·es de faire le « sale boulot » avec « les moyens du bor­ds », les éleveur·ses s’inquiètent aus­si pour leur san­té alors qu’« aucun con­seil n’a été don­né en ter­mes d’équipements », déplore le syn­di­cat agri­cole.

Par­mi les prin­ci­paux can­di­dats à la prési­den­tielle, seuls Yan­nick Jadot (EELV), Jean-Luc Mélen­chon (FI) et Philippe Poutou (NPA) se sont pronon­cés en faveur de la fin de l’él­e­vage indus­triel.