Centristes sires. La Nupes – l’union de la gauche en vue des législatives, très peu pour eux. Plusieurs petits partis écologistes se sont coalisés pour promouvoir une écologie « positive » et rassembleuse, portée par l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage.
Quelque 250 candidat·es aux législatives sont soutenu·es par un rassemblement écologiste qui s’oppose à la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Une mobilisation en partie initiée par Corinne Lepage, ex-ministre de l’environnement d’Alain Juppé et présidente-fondatrice du parti Cap21, et Jean-Marc Governatori – candidat malheureux à la primaire écologiste dont il avait fini bon dernier – à la tête du mouvement L’écologie au centre. La coalition inclut plusieurs mouvements tels que Génération animal, Liberté Écologie Fraternité ou encore le Mouvement des progressistes.
Derrière ce rassemblement électoral se cache une plus large ambition. « Ce n’est pas qu’une alliance de circonstances pour gagner les législatives, c’est l’embryon de la construction d’une force politique solide pour le futur », revendique Corinne Lepage auprès de Vert. Un socle politique qui se veut rigoureusement écologiste, républicain et européen.
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La ligne de rupture avec Europe Écologie-les Verts, historiquement proche de cette nébuleuse de partis écologistes, s’est d’ailleurs opérée sur ces points précis. « Je suis une Européenne et une républicaine convaincue, et je n’ai jamais cédé sur mes valeurs. En politique, le compromis est essentiel, mais pas la compromission », justifie Corinne Lepage, en référence aux visions divergentes des Verts et des Insoumis sur l’Europe.
Pas de quoi empêcher l’ancienne ministre de porter la cause de l’écologie. Celle qui déplore de (très) longue date la « gauchisation » des Verts revendique une écologie rassembleuse, dépourvue d’idéologie partisane. « Vous ne réunirez jamais des gens qui viennent de droite, de gauche et du centre derrière les priorités de Jean-Luc Mélenchon. Il faut chercher le consensus et la chose que l’on a tous en commun, c’est le fait d’être des êtres humains confrontés au même problème : l’écologie. Là-dessus, vous pouvez rassembler des gens d’horizons différents », avance Corinne Lepage.
Pour opérer ce tour de force, l’ancienne eurodéputée entend promouvoir une écologie « positive », « qui donne envie » et recrée du sens. Elle considère que désespérer les gens n’entraînera qu’une paralysie de la société. « L’urgence est tellement grande qu’il faut, selon moi, avoir l’accord de tous et embarquer la société entière si l’on veut la transformer. »
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Un principe qui se retrouve dans les slogans mis en avant par les différent·es candidat·es : « pour une écologique pragmatique », « croître avec la révolution écologique », « une écologie sociale et laïque » ou encore le récurrent « pour une écologie au centre ».
Pour beaucoup de ces candidat·es (comme ici ou là par exemple), la santé environnementale représente un point d’entrée capable de générer le consensus. « Tout le monde a envie de mieux vivre, d’assurer à ses enfants une vie en meilleure santé », analyse Corinne Lepage. Un sujet qui sera au cœur de la dynamique écologiste qu’elle entend instaurer après les législatives. À titre personnel, l’ancienne eurodéputée ne souhaite plus briguer de mandat électif, ce qui sera un atout pour le rassemblement des forces écologistes. Elle sourit : « Quand on n’a pas d’ambition personnelle, c’est beaucoup plus simple de discuter et réunir tout le monde ».
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