Le vent mauvais du Sahara

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S’ils colorent le pays d’un joli teint sépia, les nuages de sable en provenance du Sahara qui survolent régulièrement la France depuis plusieurs semaines charrient de nombreux polluants et pathogènes.

Mercredi 3 mars, le phénomène s’est reproduit pour la troisième fois en un mois. Entraînant des pics de pollution dans de nombreuses régions, en Occitanie comme en Ile-de-France. 

Contrairement à l’idée reçue, ce n’est pas du sable mais de la poussière du Sahara qui vient jusqu’à nos bronches. Balayée de la surface du désert par des vents forts, celle-ci s’élève jusqu’à 3 000 et 4 000 mètres d’altitude avant de retomber à des milliers de kilomètres plus au nord.

Dans le Bas-Rhin, lors du premier épisode, le 2 février dernier © Sabine Lutz/Twitter

D’un diamètre compris entre 2,5 et 10 micromètres, les grains de poussière ne pénètrent pas en profondeur dans les voies respiratoires. Mais en rencontrant d’autres sources d’émission de particules fines, comme le chauffage au bois, le trafic routier, ou les épandages agricoles, ils contribuent à générer des pics de pollution. 

Ces nuées de poussière servent de véhicules à une foule de polluants en tout genre croisés en chemin : pollens, moisissures, nitrates, métaux lourds, uranium, ou pesticides. Ainsi que des agents pathogènes, comme des bactéries ou des virus. « Cela a été démontré, par exemple, pour la grippe aviaire, pour laquelle on a pu mettre en évidence une transmission du virus entre deux poulaillers distants de plusieurs centaines de mètres », indique au Monde le radiologue Thomas Bourdrel, coauteur d’un article de synthèse, publié en février, sur les liens entre pollution de l’air et Covid-19. 

Comme l’explique encore le Monde, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) doit publier, d’ici la fin 2021, une première grande étude consacrée aux effets des poussières du désert sur la santé.

Chaque année, entre 1 et 3 milliards de tonnes de poussières issues des différents déserts de la planète sont ainsi rejetées dans l’atmosphère, selon l’Organisation météorologique mondiale. Un phénomène qui pourrait s’intensifier avec la désertification croissante liée au changement climatique.

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