De la glace groenlandaise millénaire… servie en glaçons dans des bars à cocktails
Glacons. Le 9 janvier, le journal britannique The Guardian racontait l’idée peu banale d’un entrepreneur groenlandais : exporter vers Dubaï (Émirats Arabes Unis) de la glace millénaire pour fournir des bars à cocktail et des restaurants… en glaçons. Lancée en 2022, l’entreprise Arctic Ice récupère de la glace détachée des glaciers dans les fjords du Groenland à l’aide d’une grue, puis l’exporte par bateau dans des containers réfrigérés jusqu’au Danemark, et enfin jusqu’aux Émirats. «Ces parties de la calotte glaciaire n’ont pas été en contact avec des sols ou contaminées par des polluants produits par les activités humaines. Cela fait de l’Arctic Ice l’eau la plus propre de la planète», vante l’entreprise. Un business model dystopique qui a suscité la controverse sur les réseaux sociaux – à la grande surprise du cofondateur d’Arctic Ice : «Aider le Groenland dans sa transition écologique est ce pour quoi je crois être venu au monde», a déclaré sans tousser Malik Rasmussen. La start-up revendique un transport à faible intensité carbone entre le Groenland et le Danemark et entend devenir neutre en carbone – c’est-à-dire «compenser» les gaz à effet de serre émis par ses activités. Lutter contre la crise climatique en convoyant de la glace arctique dans le désert émirati, il fallait y penser.
Le président du département de Haute-Marne en guerre contre «les arbres qui tuent au bord de nos routes»
Hêtres ou ne pas être ? En février, Nicolas Lacroix, président du conseil départemental de Haute-Marne, a eu une étonnante idée pour réduire la mortalité sur la route : abattre 4 000 arbres qui longent 750 kilomètres de routes. «S’il faut couper massivement des arbres pour garantir la sécurité de nos habitants et des usagers de la route, nous n’hésiterons pas. Les arbres qui tuent n’ont plus leur place au bord de nos routes !», a-t-il alors lancé. Le ministre de la transition écologique de l’époque, Christophe Béchu, a invité Nicolas Lacroix à envisager «des alternatives». Des associations locales ont également manifesté devant le bâtiment du conseil départemental. Finalement, le président du département a proposé un «diagnostic» pour 735 arbres «susceptibles d’aggraver une sortie accidentelle d’un véhicule». Rappelons, comme l’indique le site du ministère de l’intérieur, que «la vitesse excessive ou inadaptée et l’alcool restent les deux premiers facteurs» des accidents routiers. Pas les arbres tueurs.
Un jet du gouvernement vole à vide pendant que le premier ministre visite un éco-quartier
Ça en jet. Le 23 février, un jet Falcon 900 du gouvernement a décollé trois fois dans la même journée pour permettre à Gabriel Attal – alors premier ministre – de visiter… un éco-quartier près de La Rochelle (Charente-Maritime). Le premier vol, Paris-Rochefort, a permis au chef du gouvernement de visiter le marché de Royan (Charente-Maritime). Il s’est ensuite rendu en voiture vers l’éco-quartier, situé à 35 kilomètres de route, pendant que son avion faisait Rochefort-La Rochelle… à vide. Gabriel Attal a enfin pu s’envoler vers Paris dans la soirée, depuis La Rochelle. La visite du premier ministre aura entraîné en une journée l’émission de près de six tonnes de CO2 – plus de la moitié des émissions annuelles d’un·e Français·e.
Des dizaines de milliers de saumons survivent à un accident de la route
Queue de poisson. Le 29 mars, dans l’Oregon (États-Unis), 100 000 saumons ont été victimes d’un accident de la route, a rapporté le New York Times. Les poissons en question n’arrivent plus à rejoindre leur lieu de reproduction à cause des barrages construits par les humains. Du coup, leur population décline. C’est pourquoi, depuis quelques temps, un organisme de l’Oregon dédié à la pêche les aide à faire le chemin et les transporte dans un camion rempli d’eau. Cette année, le trajet a viré à la catastrophe, puisque le chauffeur a raté un virage et terminé sa course dans le fossé. Les poissons ont été projetés hors du véhicule et, miraculeusement, 77 000 d’entre eux ont survécu à la sortie de route. Certains ont atterri directement dans une rivière voisine. D’autres sont tombés sur la rive et ont sautillé jusqu’à l’eau pour survivre.
Fâché par ses détracteurs, le président du Botswana menace d’envoyer 20 000 éléphants à l’Allemagne
Ivoire ce qu’ils vont voir. Le 2 avril, dans les colonnes du quotidien allemand Bild, le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, a menacé d’expédier 20 000 éléphants en direction de l’Allemagne. En cause, les critiques du ministère allemand de l’environnement à propos du tourisme lié à la chasse à l’éléphant et des problèmes de braconnage que cela engendre. Les Allemands doivent «vivre avec les animaux comme ils essayent de nous le dicter», a répliqué le chef d’Etat, qui a juré : «ce n’est pas une blague». Au Botswana, la cohabitation entre les humains et les quelques 130 000 pachydermes est devenue compliquée, alors que ces derniers provoquent des dégâts sur les cultures et dans les villages. Mokgweetsi Masisi estime que la chasse commerciale est devenue essentielle – elle est très lucrative – dans ce pays du sud de l’Afrique qui abrite la plus grande population d’éléphants au monde.
Dans un zoo chinois, les bébés pandas étaient en réalité des chiens
Kung flou panda. On n’en finit jamais de découvrir de nouvelles espèces. En mai, le quotidien Global Times rapportait qu’un zoo chinois avait peint des chiens en noir et blanc pour les faire passer pour des pandas. Le parc animalier de Taizhou, une ville située dans l’est de la Chine, invitait les visiteur·ses à s’émerveiller – moyennant environ 2,5 euros supplémentaires – devant d’adorables «pandas miniatures». En réalité, il s’agissait de petits chiens de la race chow-chow. Les gérants du zoo ont expliqué que leur établissement était trop petit pour accueillir de vrais pandas et qu’ils avaient trouvé cette solution pour rendre leur parc plus amusant. Après tout, «les humains se teignent également les cheveux».
Pour les sauver d’un champignon mortel, des Australiens fabriquent un «sauna pour grenouilles»
Crapaud de chagrin. Une étude publiée en juin dans la prestigieuse revue Nature faisait état d’une surprenante initiative : des scientifiques australien·nes ont imaginé un «sauna pour grenouilles». La raison : au moins 90 espèces d’amphibiens sont menacées d’extinction par batrachochytrium dendrobatidis, un champignon mortel présent sur l’ensemble des continents. Ce dernier cause la chytridiomycose, une maladie mortelle pour les grenouilles, les crapauds ou encore les salamandres. Mais il a un point faible : la chaleur. D’où l’idée d’un «sauna» miniature, un microhabitat fait de briques, à l’intérieur d’une petite serre chauffée par le soleil. Cette ingénieuse construction permet d’augmenter la température de ses habitants, qui se voient ainsi débarrassés du champignon.
«La Terre se réchauffe d’elle-même», les candidats RN aux législatives enchaînent les dingueries
Il facho, non ? Souvenez-vous, cet été, le Rassemblement national est passé tout près de remporter les élections législatives anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron. Parmi les centaines de candidat·es, Vert a repéré une flopée de zozos, heureusement presque toutes et tous battu·es. Le 3 juillet, Estelle Chevallier, dans la Vienne, disait au micro de France 3 Bourgogne : «On peut lutter contre l’augmentation du climat, mais rappelons-le quand même que la Terre se réchauffe d’elle-même, naturellement». Réchauffement, dérèglement climatique… le candidat RN dans l’Aude Christophe Barthès veut bien en entendre parler, mais «reste à savoir s’il y a un impact de l’homme là-dessus», lâchait-il en 2023 devant les caméras de France 5. «Rien ne prouve l’effet de serre du CO2», affirmait quant à lui Guillaume Bigot, candidat en Gironde, sur X en 2019. Le 4 juillet dernier, Anis Bouvard, en Haute-Savoie, proposait d’enlever «toutes les lois complètement débiles sur les voitures à faibles émissions», lors d’une interview entrecoupée de silences interminables sur le plateau de TV8 Mont-Blanc.
Le nouveau président de Starbucks va au boulot en jet privé
Y’en a marc ! Cet été, le Financial Times a révélé que le nouveau patron de la chaîne américaine de cafés Starbucks bénéficiait d’un jet privé de l’entreprise pour faire les aller-retour entre son domicile et son travail. Un avantage en nature particulièrement carboné quand on sait que le chef d’entreprise vit en Californie, à 1 600 kilomètres du siège de sa boîte situé à Seattle, dans l’État de Washington. Son contrat prévoit par ailleurs un salaire annuel d’environ 107 millions d’euros… près de 5 400 fois le salaire médian annuel des salarié·es de Starbucks France, qui avoisine 21 300 euros, relève l’hebdomadaire l’Express. Café la police ?
Francis Lalanne vole au secours de Paul Watson
Mauvaise baleine. Le défenseur des cétacés Paul Watson est enfin sorti de prison, le 17 décembre dernier, au terme de 149 jours de détention au Groenland qui n’ont pas été de tout repos. Le fondateur de Sea Shepherd, que le Japon accuse de violences prétendument commises en 2010, a reçu des soutiens de poids, dont celui de… Francis Lalanne, qui avait fait le déplacement jusqu’à lui fin septembre. «Je suis sûrement mieux écouté au Groenland qu’en France, où certains ne veulent plus être avec moi sur la photo», avait déploré le chanteur antivax et soutien de Dieudonné, qui martelait vouloir s’investir «personnellement» dans la libération de l’activiste. Un mois plus tard, l’artiste controversé avait publié une chanson inédite, «Le dernier mot», hymne à la libération du militant. Une initiative qui a eu le mérite d’inspirer Sanaga, le dessinateur de presse de Vert.
«La pollution n’existe pas», assure Mathieu Kassovitz
Kassos. Invité au micro de France inter le 30 septembre, l’acteur et réalisateur Mathieu Kassovitz s’est fendu de cette allégation déconcertante : «la pollution n’existe pas». Le réalisateur de La Haine a justifié ses propos et expliqué que les polluants viennent «de la Terre, pas de l’Espace» et qu’à ce titre, ils sont «naturels». Une auditrice a alors réagi : «Je ne peux m’empêcher de vous exprimer ma colère noire […]. Allez dire aux victimes de marées noires, à celles du DDT, de l’amiante, des perturbateurs endocriniens, du glyphosate, des particules fines, des microplastiques, etc. que la pollution n’existe pas.» Le plus étonnant dans cette histoire fut probablement l’absence de réaction du journaliste de Matthieu Noël, aux manettes de l’émission Zoom zoom zen. «Cela s’entend», avait-t-il même suggéré.
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Le thème de l’anniversaire de Lena Situations ? L’avion.
Aérodrame. Alors que 2024 est l’année la plus chaude jamais mesurée sur Terre, quel meilleur thème pour souffler sa nouvelle bougie que celui des avions ? «J’ai fêté mon anniversaire à l’aéroport Charles de Mahfouf 👨✈️», s’est enthousiasmée l’influenceuse Lena Situations dans un post Instagram qui a collecté plus de 500 000 «J’aime». Gâteau en forme de bolide des airs, convives déguisé·es en pilote, hôtesse, passeport… et même en valise, tout y était ! La fête aurait pu passer inaperçue si la créatrice de contenus ne comptait pas 4,7 millions d’abonné·es sur Instagram, 3,4 millions sur TikTok et 2,9 millions sur YouTube. Alors que les réseaux sociaux contribuent à façonner les imaginaires, ce genre de promotion d’un mode de transport en moyenne 65 fois plus nocif pour le climat que le train, selon l’Ademe, en a fait décoller plus d’un·e.
Nous espérons que vous avez pris autant de plaisir à lire ce bêtisier que nous en avons eu à compiler ces moments aberrants, inattendus, et souvent tragicomiques. Notre travail vous plaît ? Aidez notre équipe à démarrer 2025 dans les meilleures conditions : faites un don (déductible d’impôts) en cliquant ici.