Courant alternatif. Le gouvernement officialise aujourd’hui son plan pour éliminer rapidement 10 % de nos consommations d’énergie par rapport à 2019. Tour d’horizon des principales mesures.
Huit ministres, dont la première d’entre elles et eux, ainsi qu’une vingtaine de personnalités sont attendues cet après-midi au parc des expositions de Paris pour un raout inédit autour de la sobriété énergétique. Le gouvernement y détaillera plusieurs feuilles de route transversales ou par secteur (industrie, numérique, sport, etc) pour réduire nos consommations. Aucune contrainte n’est prévue à ce stade, mais il espère une implication maximum dans la mise en œuvre de ses propositions. Si les associations saluent l’engagement du gouvernement, beaucoup regrettent le manque de dispositifs réglementaires et de mesures d’accompagnement. Il n’y aura pas non plus de suivi des engagements pris.
L’État devrait montrer l’exemple. Dans l’administration, l’eau chaude sanitaire (hors douches) sera coupée, le recours au télétravail encouragé et les agents au volant devront réduire leur vitesse de 20 km/h par rapport aux maximales autorisées sur autoroute et voies rapides. Une enveloppe de 150 millions d’euros sera dédiée à la réalisation de travaux « à gains rapides » : pose de thermostats intelligents, d’ampoules à LED, isolations simples, etc. Limité à 19 °C en moyenne, le chauffage pourrait encore baisser d’un degré en cas d’urgence.

Les entreprises sont encouragées à suivre une feuille de route comprenant 16 actions « d’organisation générale et de fonctionnement ». Ces mesures sont classées selon quatre axes : la réduction du gaspillage (baisse du chauffage, de l’éclairage, extinction des appareils…), l’efficacité énergétique (remplacement des matériels énergivores, déploiement d’énergies renouvelables, etc.), la mobilité (réduction des voyages aériens, incitations aux transports durables, télétravail) et le suivi des actions (nommer un référent sobriété pour chaque bâtiment, établir des plans d’actions, etc.).
Les collectivités sont aussi invitées à baisser la température, de deux degrés dans les gymnases et de 1°C dans les piscines municipales, et à réduire l’éclairage nocturne. À ce propos, un décret publié ce jeudi harmonise les règles d’extinction nocturne des enseignes lumineuses entre 1 et 6 heures du matin.
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Les ménages seront sensibilisés à partir du 10 octobre via une campagne de communication qui mettra en avant cinq écogestes significatifs : baisser le chauffage, baisser la température du chauffe-eau, éteindre les appareils plutôt que les mettre en veille et décaler certains usages (machine à laver, cuisson) hors des pics de consommation du matin et du soir.
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