L’Anses a trouvé 22 alternatives aux néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles »

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Une nou­velle qui fera le bzzz ? L’A­gence nationale de sécu­rité san­i­taire (Ans­es) a annon­cé avoir trou­vé 22 alter­na­tives aux néon­i­coti­noïdes, ces pes­ti­cides « tueurs d’abeilles ».

En décem­bre 2020, alors que les cul­tures de bet­ter­aves à sucre étaient men­acées par la jau­nisse, dont le virus est véhiculé par les pucerons, le gou­verne­ment avait réau­torisé l’usage de semences enrobées de néon­i­coti­noïdes jusqu’en 2023. Cette famille de pes­ti­cides avait été inter­dite en 2018 en rai­son de sa dan­gerosité pour l’ensem­ble du vivant, dont les abeilles et les oiseaux.

Chargée il y un an de trou­ver des alter­na­tives moins néfastes, l’Ans­es vient de pub­li­er un rap­port lis­tant 22 pro­duits ou méth­odes de sub­sti­tu­tion aux néon­i­coti­noïdes. Par­mi celles-ci, on trou­ve l’emploi d’autres pes­ti­cides de syn­thèse, moins dan­gereux. S’il s’ag­it de la méth­ode la plus effi­cace et rapi­de, elle se révélera peu durable en rai­son de la capac­ité d’adap­ta­tion des pucerons.

Les pro­duc­teurs de bet­ter­ave sucrière plantent des semences enrobées de néon­i­coti­noïdes, pour tuer le puceron vecteur du virus de la jau­nisse. Pol­lu­ant ain­si les sols pen­dant des années. © René Schaub­hut

A court terme, l’Ans­es pro­pose de chang­er de méth­odes de cul­ture, pour adopter des pra­tiques « fondées sur la mod­i­fi­ca­tion du mode de fer­til­i­sa­tion ou la pro­tec­tion des sols : le pail­lage, d’une part, et la fer­til­i­sa­tion organique à l’aide de com­post, d’autre part ».

Autres solu­tions : l’usage de pro­duits phy­tosan­i­taires naturels, de macro-organ­ismes (insectes et autres invertébrés) ou de var­iétés résis­tantes aux virus. Ces méth­odes néces­siteront « de plus amples recherch­es ou des ajuste­ments tech­niques pour leur appli­ca­tion », note l’Ans­es. Par­mi les nom­breuses autres solu­tions à moyen terme, on trou­ve l’emploi de micro-organ­ismes ou de stim­u­la­teurs de défense des plantes.

Voilà qui devrait apporter de l’eau au moulin des opposant·e·s aux néon­i­coti­noïdes : en févri­er, six ONG avaient déposé des recours con­tre l’ar­rêté gou­verne­men­tal réin­tro­duisant ces pes­ti­cides (Vert).