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La pêche de fond restera autorisée dans les aires marines protégées européennes

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Con­traire­ment à ce qui avait été pro­posé par Brux­elles en févri­er, le cha­lu­tage de fond sera main­tenu dans les aires marines pro­tégées des eaux européennes, a con­fir­mé le secré­taire d’État à la mer, Hervé Berville, ce dimanche.

Il y a quelques semaines, le secré­taire d’Etat français à la mer, Hervé Berville, marte­lait que la France était «totale­ment, claire­ment et fer­me­ment» opposée à l’interdiction de la pêche de fond dans les aires marines pro­tégées. Cette pra­tique con­tro­ver­sée con­siste à racler les fonds marins avec des engins de pêche, détru­isant les écosys­tèmes et frag­ilisant leur capac­ité à absorber du car­bone. Hervé Berville a fini par obtenir gain de cause auprès de la Com­mis­sion européenne ; dimanche, en vis­ite à Brux­elles auprès du com­mis­saire européen à l’environnement et à la pêche, Vir­gini­jus Sinke­vičius, il a con­fir­mé qu’une inter­dic­tion n’était pas sur la table.

Un cha­lu­ti­er en activ­ité en mer du Nord, au large des côtes anglais­es. © Olivi­er Dugor­nay / Ifre­mer

En févri­er, la Com­mis­sion européenne avait présen­té un plan d’action visant à con­cili­er pêche et préser­va­tion de la bio­di­ver­sité. Ce qui pas­sait, entre autres, par l’interdiction à hori­zon 2030 du cha­lu­tage de fond dans les aires marines pro­tégées — qui doivent représen­ter 30% des eaux européennes à cette même date. Le texte prévoy­ait que les États mem­bres étab­lis­sent des feuilles de route d’ici à 2024 pour élim­in­er pro­gres­sive­ment cette pra­tique.

Ce plan d’action «pro­pose seule­ment des ori­en­ta­tions aux États mem­bres et le dia­logue reste ouvert avec les pêcheurs», a indiqué Hervé Berville, qui s’est félic­ité de ce que «la France ne sera donc pas con­trainte de pren­dre des mesures d’interdiction».

Le plan de la Com­mis­sion avait été large­ment décrié par les pêcheur·ses comme par les ONG écol­o­gistes. Les professionnel·es de la mer récla­maient le retrait du plan. D’après le Comité nation­al des pêch­es, celui-ci risquait de met­tre au chô­mage plus de 4 000 marins tra­vail­lant sur 1 200 navires dans les aires marines pro­tégées. «C’est un tiers de la flotte de pêche française qui doit dis­paraître d’ici 2030», fustigeait le syn­di­cat des pêcheur·ses. Les asso­ci­a­tions écol­o­gistes jugeaient le plan trop timide, son objec­tif trop loin­tain et peu ambitieux.