Interdire la pêche destructrice dans les aires marines protégées bénéficierait — aussi — à l’économie

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A la pêche aux économies. Racler les fonds marins est un désas­tre écologique, mais c’est aus­si un non-sens économique, révèle une étude

Pour avaler un max­i­mum de pois­sons et de crus­tacés, des cha­lu­tiers n’hésitent pas à racler les fonds marins avec d’immenses filets. Ces mon­stres des mers sont capa­bles de déloger jusqu’à 41% des invertébrés qui vivent sur le planch­er océanique. Et celui-ci met par­fois six ans pour s’en remet­tre, rap­pelle l’as­so­ci­a­tion France Nature Envi­ron­nement. Pub­liée dans Nature, une récente étude a même démon­tré que le ratis­sage des sédi­ments marins libérait autant de CO2 que le trans­port aérien, con­tribuant ain­si à l’acidification des océans.

Mal­gré cet impact désas­treux pour la bio­di­ver­sité et le change­ment cli­ma­tique, ces modes de pêche très destruc­teurs n’é­pargnent tou­jours pas les aires marines pro­tégées. En 2017, le cha­lu­tage pro­fond était encore per­mis dans 59 % des 727 aires marines pro­tégées de l’Hexa­gone.

Or, loin de plomber l’économie, inter­dire ces tech­niques dans les aires marines pro­tégées entraîn­erait des béné­fices économiques. Une étude socio-économique de la New Eco­nom­ics Foun­da­tion com­mandée par l’ONG européenne Seas At Risk, éval­ue le béné­fice net cumulé sur vingt ans à 8,4 mil­liards d’euros, rien que pour la France. 

Les prin­ci­paux avan­tages com­mer­ci­aux seraient, entre autres, la créa­tion de nou­velles activ­ités de loisir et la présence de pois­sons plus gros et en plus grand nom­bre, qui pour­raient être fer­rés par les pêcheurs util­isant des méth­odes vertueuses. D’autre part, le piégeage du car­bone et la pro­tec­tion con­tre les phénomènes naturels extrêmes s’en trou­veraient ren­for­cés. Alors, qu’est ce qui nous en…pêche ?