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La justice relaxe les activistes qui avaient envahi le tarmac de Roissy

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Désobéis­sance civique. Ven­dre­di, le tri­bunal cor­rec­tion­nel de Bobigny a relaxé les sept activistes qui s’é­taient introduit·e·s sur la piste de l’aéro­port de Rois­sy pour pro­test­er con­tre son exten­sion.

En octo­bre 2020, à l’appel d’Alternatiba, ANV-COP21 et d’autres col­lec­tifs, plus de 80 activistes avaient for­cé un gril­lage pour envahir le tar­mac de l’aéro­port, afin de dénon­cer son pro­jet de créa­tion d’un nou­veau ter­mi­nal. Ven­dre­di 12 novem­bre, la jus­tice a estimé que cette action avait eu pour but « d’alert­er » au sujet du réchauf­fe­ment cli­ma­tique et a relaxé les sept per­son­nes qui étaient pour­suiv­ies pour entrave au fonc­tion­nement de l’aéro­port. Deux des prévenus ont par con­tre été con­damnés à une amende de 500 euros cha­cun pour avoir coupé le gril­lage d’en­ceinte de l’aéro­port.

Le futur ter­mi­nal con­tre lequel les militant·e·s protes­taient devait per­me­t­tre d’accueillir jusqu’à 40 mil­lions de pas­sagers sup­plé­men­taires par an d’ici 2037. Le pro­jet avait finale­ment été aban­don­né en févri­er par l’exé­cu­tif – action­naire majori­taire du groupe Aéro­ports de Paris – parce qu’il était « obsolète » et « ne cor­re­spondait plus à la poli­tique envi­ron­nemen­tale du gou­verne­ment » (Vert). Ce qui n’avait pas don­né lieu cepen­dant à l’a­ban­don des pour­suites pénales.

Avant le procès, les prévenu·e·s et leurs sou­tiens s’é­taient relayé·e·s sur une estrade impro­visée pour rap­pel­er l’impossibilité de dévelop­per le secteur aérien tout en con­tenant le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. © LE / Vert

Lors de l’au­di­ence début octo­bre, les prévenu·e·s avaient ten­té de faire de leur procès une tri­bune con­tre l’inaction de l’État face à la décrue secteur aérien, jugée néces­saire pour lut­ter con­tre le boule­verse­ment du cli­mat (Vert). La déci­sion de ven­dre­di représente un bond en avant, alors que des peines d’un à deux mois de prison avec sur­sis étaient req­ui­s­es. « C’est vrai­ment une vic­toire pour le cli­mat. Les juges nous ont relaxés, ce qui mon­tre qu’on était dans notre bon droit de faire cette action de désobéis­sance civile, a déclaré l’une d’en­tre elles et eux. Aujour­d’hui, mal­heureuse­ment, les citoyens n’ont plus le choix que de faire ce type d’ac­tion pour con­train­dre le gou­verne­ment à agir. » Leur avo­cat, Arié Ali­mi, abonde : « La jus­tice a envoyé aujour­d’hui un mes­sage impor­tant au gou­verne­ment : elle ren­dra des déci­sions liées à la néces­sité de pro­téger le cli­mat ».