Terminus ! Mercredi, le gouvernement a annoncé l’abandon de son projet controversé d’extension de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
Le futur terminal 4 devait permettre au plus grand aéroport de France d’accueillir jusqu’à 40 millions de passagers supplémentaires par an d’ici 2037 et 450 vols de plus par jour. Chiffré entre 7 et 9 milliards d’euros, ce projet titanesque était porté par l’Etat, actionnaire majoritaire du groupe Aéroports de Paris.
En juillet 2020, l’Autorité environnementale avait éreinté le projet. Dans un avis, elle avait souligné que « l’absence d’incidences sur les milieux et sites Natura 2000 […] n’[était] pas démontrée. » Elle avait aussi pointé l’inéquation entre les 15 millions de tonnes de CO2 générées par cet accroissement important du trafic aérien et le respect des objectifs nationaux et internationaux de baisse des émissions de CO2.
« Le gouvernement a demandé [à] ADP d’abandonner son projet et de lui en présenter un nouveau, plus cohérent avec ses objectifs de lutte contre le changement climatique et de protection de l’environnement », a indiqué mercredi au Monde la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili. Signant la fin d’un « projet obsolète, qui ne correspondait plus à la politique environnementale du gouvernement ».
Un changement de cap réclamé de longue date par les associations écologistes, et cohérent avec l’une des dispositions de la loi « climat et résilience » présentée hier en conseil des ministres (Vert). Celle-ci prévoit de restreindre fortement la construction ou l’agrandissement d’aéroports dès 2022.
En réalité, le projet n’était tout simplement plus viable sur le plan économique. La pandémie de Covid-19 a brutalement fait chuter le trafic aérien (- 54% en 2020 ; Vert) et le retour à « la normale » n’est pas attendu avant des années.