Déni à embrouilles. On compte plus de 40% de climatosceptiques, en France comme aux États-Unis. Cet effarant constat est le point de départ de l’enquête réalisée par les équipes d’AFP Factuel et de «Complément d’enquête», diffusée ce jeudi soir sur France 2.
Des studios d’enregistrement de Sud Radio, où les «climato-dénialistes» ont leur rond de serviette dans l’émission d’André Bercoff, au siège du Heartland Institute – think tank libertarien et climatosceptique notoire qui diffuse outre-Atlantique ses «manuels» auprès des profs et des élèves –, cette plongée dans la guerre de l’info sur le climat est pleine d’enseignements.
On y découvre les arguments fallacieux, répétés à longueur de passages télé (notamment sur CNews), de l’ingénieur polytechnicien Christian Gérondeau et du physicien François Gervais, qui ont fait du Giec leur cible favorite. «Le climat a toujours changé», «on dit qu’on “dérègle” le climat, mais il faudrait alors qu’il y ait un règlement du climat», nous disent-ils pour semer le doute et remettre en cause le consensus scientifique mondial sur les causes du réchauffement.
Pour décrypter les ressorts de ces tactiques d’influence, omniprésentes des conférences mondiales sur le climat aux instances européennes, les équipes de «Complément d’enquête» ont aussi fait appel au chercheur en mathématiques David Chavalarias. À l’aide d’impressionnantes visualisations dynamiques du réseau social X, il nous montre comment les comptes climatosceptiques organisent le buzz et la désinformation.
Et aussi comment ces mouvements se sont intensifiés depuis la fin de la pandémie de Covid. Le climatoscepticisme est devenu le nouveau dada des «anti-système».
«La guerre de l’info sur le climat», de Zoé de Bussierre et Roberto Garçon pour le magazine «Complément d’enquête» (France 2). Disponible en replay.
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