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La contestation forcit contre les nouveaux projets routiers

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Macadrame. Same­di, plusieurs cen­taines de per­son­nes se sont mobil­isées dans le Val‑d’Oise con­tre le pro­jet de Boule­vard inter­com­mu­nal du Pari­sis ; ce lun­di, le mil­i­tant Thomas Brail entame une grève de la soif pour s’opposer à l’autoroute A69. La mobil­i­sa­tion con­tre les infra­struc­tures routières prend un coup d’accélérateur.

«On aime la bag­nole. Et moi, je l’adore», s’était exclamé, dimanche 24 sep­tem­bre, le prési­dent de la République Emmanuel Macron lors d’un entre­tien à TF1 et France 2 con­sacré à la plan­i­fi­ca­tion écologique. Les Français·es ne sont pas toutes et tous de cet avis.

Same­di, le col­lec­tif «Vivre sans BIP» organ­i­sait plusieurs march­es le long du tracé du Boule­vard inter­com­mu­nal du Pari­sis (BIP), une future 2x2 voies de 21 kilo­mètres qui doit reli­er les autoroutes A1 et A15, situées au nord de la région parisi­enne. Plusieurs cen­taines de per­son­nes et des élu·es locaux·les se sont retrouvé·es pour dénon­cer ce pro­jet esquis­sé il y a près d’un siè­cle, et qui, selon elles et eux, «détru­irait une cen­taine d’hectares d’e­spaces naturels et des mil­liers d’ar­bres, et men­ac­erait la san­té de 10 000 enfants dont les écoles sont sur le tracé».

Same­di 7 octo­bre, quelque 700 per­son­nes se sont rassem­blées pour pro­test­er con­tre le pro­jet routi­er de Boule­vard inter­com­mu­nal du Pari­sis et soutenir un pro­jet alter­natif. © Benoît Der­ou­et

La semaine dernière, la pres­sion est encore mon­tée d’un cran du côté de l’autoroute A69 prévue entre Toulouse et Cas­tres. Le 3 octo­bre, plusieurs mem­bres du col­lec­tif La voie est libre (qui pro­pose un scé­nario alter­natif — notre arti­cle), ont ren­con­tré le min­istre des trans­ports Clé­ment Beaune et la prési­dente de la région Occ­i­tanie, Car­ole Del­ga, pour réclamer la sus­pen­sion des travaux le temps d’une médi­a­tion. En vain.

Alors que 1 500 sci­en­tifiques et 750 per­son­nal­ités ont décrié ce pro­jet, une quin­zaine de militant·es est tou­jours en grève de la faim dans le sil­lage de Thomas Brail, prési­dent du Groupe­ment nation­al de sur­veil­lance des arbres. Signe de l’intensification du con­flit, ce dernier doit entamer une grève de la soif ce lun­di à 14h après plusieurs semaines de grève de la faim.

Un week­end de con­tes­ta­tion est égale­ment prévu les 21 et 22 octo­bre dans le Tarn. Deux mobil­i­sa­tions à l’agenda de La Déroute des routes qui rassem­ble cinquante col­lec­tifs et asso­ci­a­tions locales mobil­isées con­tre autant de pro­jets routiers. Cet automne, dix man­i­fes­ta­tions ont été annon­cées partout sur le ter­ri­toire pour deman­der «un mora­toire sur les pro­jets routiers». Alors que la voiture indi­vidu­elle est aujourd’hui la pre­mière source de gaz à effet de serre en France, l’État a investi deux fois plus dans la route que dans le rail en 20 ans, selon Green­peace.

«A l’heure de la plan­i­fi­ca­tion écologique, on ne peut pas faire comme avant», a lancé Clé­ment Beaune, mar­di 26 sep­tem­bre, au micro de France inter, promet­tant des «déci­sions fortes» et l’abandon de cer­tains pro­jets autoroutiers. La liste, atten­due fin octo­bre, ne com­portera pas le pro­jet de l’A69, au dam de ses adver­saires.