L'étude

La baisse de la diversité génétique est «la crise de biodiversité la plus globale à laquelle la planète est confrontée»

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Génétique de fin. La diversité génétique des espèces animales et végétales baisse à l’échelle mondiale, révèle une vaste étude internationale publiée dans la revue Nature mercredi. Mais, à l’aide de stratégies de conservation adaptées, cette tendance pourrait s’inverser.

Elles et ils présentent leur enquête comme «la plus complète» sur le sujet à ce jour. Des dizaines de scientifiques internationaux ont examiné plus de 800 études sur l’évolution de la diversité génétique entre 1985 et 2019, chez 628 espèces d’animaux, de plantes ou de champignons qui proviennent de 141 pays. Dans une analyse parue dans la revue Nature mercredi, les chercheur·ses dressent un constat sans appel : la diversité des gènes des espèces baisse à l’échelle mondiale.

En clair, les individus d’une même espèce sont moins différents génétiquement les uns des autres, ce qui les rend plus vulnérables aux changements de leur environnement – et risque d’accélérer leur disparition.

«Si une nouvelle maladie apparaît ou s’il y a une vague de chaleur, certains individus de la population peuvent avoir des caractéristiques particulières qui leur permettent de tolérer ces nouvelles conditions. Ces caractéristiques seront alors transmises à la génération suivante et la population persistera au lieu de s’éteindre», explique au Guardian Catherine Grueber, professeure en sciences de l’environnement à l’université de Sydney (Australie) et coautrice de l’étude.

Chiens de prairie et renards arctiques

Les principales causes de cette baisse de diversité génétique sont «la perte d’habitat, le changement climatique, les espèces invasives, les nouvelles maladies, précise-t-elle encore. Nous pensons qu’il s’agit de la crise de biodiversité la plus globale à laquelle la planète est confrontée.»

Son analyse montre toutefois que des efforts de conservation déployés par les scientifiques peuvent permettre d’arrêter les pertes de diversité chez certaines espèces. Aux États-Unis, des biologistes ont réussi à préserver la variété génétique de chiens de prairie à queue noire : les chercheur·ses leur ont donné un produit qui empêche les puces de leur transmettre la peste.

Un chien de prairie à queue noire. © Wikimedia

Autre exemple : des apports supplémentaires de nourriture ont permis d’accroître la diversité génétique des renards arctiques, dont la population diminuait en Scandinavie. Et la coautrice de l’étude de souligner : «Il est important de préserver la diversité génétique de nos systèmes naturels. Nous avons les méthodes pour y parvenir.»

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