Depuis 2006, le think tank Global footprint network détermine la date symbolique à partir de laquelle l’humanité vit à crédit, c’est-à-dire qu’elle a épuisé les ressources que la planète est capable de produire et les déchets que celle-ci peut absorber en un an.
Pour montrer que la responsabilité dans cette consommation excessive diffère selon les endroits du globe, cette date limite est déclinée pour chaque pays. En France, en 2025, le «jour du dépassement» tombe ce samedi 19 avril : si l’ensemble de l’humanité adoptait le mode de vie d’un·e Français·e moyen·ne, nous aurions déjà épuisé un an de ressources de la Terre.

Pour atteindre ce résultat, le Global footprint network prend en compte plusieurs indicateurs : la «biocapacité» d’un pays – à savoir sa capacité à produire des ressources (forêts, terres cultivables, zones de pêche, etc.) et à absorber les déchets (dont le dioxyde de carbone émis par les activités humaines) – et son empreinte écologique, autrement dit : le total de tout ce qui est consommé par la population pour répondre à ses besoins (nourriture, bois, espace pour construire des infrastructures…).
Le Qatar, le pays le plus gourmand en ressources
Les données préliminaires pour l’année 2025, qui sont déjà accessibles, prennent en compte 86 pays, tandis que l’édition complète du «jour du dépassement» sera révélée le 22 avril à l’occasion du Jour de la Terre. Elle inclura davantage de pays.
En 2025, la France est un peu plus précoce que l’Union européenne, dont le jour du dépassement est fixé au 29 avril. Celui des États-Unis est établi au 13 mars, peu avant les Émirats arabes unis (16 mars). Le Qatar est le pays le plus gourmand en ressources, puisqu’il vit à crédit dès le 6 février. À l’inverse, l’Uruguay est l’État le plus «soutenable», d’après le Global footprint network : si l’ensemble de l’humanité vivait comme les Uruguayen·nes, les ressources de la planète seraient épuisées le 17 décembre.

L’année dernière, le jour du dépassement avait eu lieu le 7 mai pour la France, soit 18 jours plus tard qu’en 2025. Une différence importante, qui n’est pas liée à des changements de comportement ou de consommation, mais à l’évolution du mode de calcul du Global footprint network et à l’ajout de nouvelles données. À titre de comparaison, d’autres pays ont connu des bonds notables avec cette modification des modes de calcul en 2025. Singapour (37 jours plus tôt qu’en 2024) ou les Pays-Bas (32 jours plus tard) connaissent des changements comparables à la France. La Chine, elle, voit son jour du dépassement avancer de neuf jours cette année (Le 23 mai au lieu du 1er juin en 2024), dont cinq jours sont liés au changement de méthode, et quatre à l’évolution des modes de consommation.
À lire aussi
-
Jour du dépassement 2024 : dès ce 1er août, l’humanité vit à crédit
En faire des gloutonnes. Comme tous les ans, l’ONG Global Footprint Network a estimé la date à laquelle l’humanité aurait épuisé son quota de ressources planétaires pour l’année. Pour 2024, ce sera le cas dès le 1ᵉʳ août, soit un jour plus tôt qu’en 2023. Vert fait le point sur cette date, symbole de notre surconsommation. -
«2025 sera moins chaude que 2024» : évènements extrêmes, enjeux politiques… l’année à venir vue par six experts du climat
Chaud business. Inondations en Bretagne, incendies à Los Angeles, record de chaleur en Espagne… 2025 commence à peine que s’enchaînent les évènements climatiques extrêmes. À quoi pourrait ressembler le reste de l’année ? Vert a posé la question à six scientifiques.