Dans l'actu

Jet privé pour aller voter : une pétition demande à Jean Castex de faire une procuration

  • Par

Privé d’jet ? Mer­cre­di, un col­lec­tif de citoyen·nes a lancé une péti­tion pour deman­der au pre­mier min­istre Jean Cas­tex de renon­cer aux jets privés pour aller vot­er lors des prochains tours de scrutin.

La polémique agite médias et réseaux soci­aux depuis dimanche : pour se ren­dre à son bureau de vote de Prades (Pyrénées-Ori­en­tales), et pour que son geste soit cap­té par les caméras de télévi­sions, Jean Cas­tex a util­isé l’un des jets de l’État. Selon nos cal­culs, il a ain­si rejeté 4,46 tonnes de CO2 pour ce seul aller-retour, soit autant que ce qu’un·e Français·e émet en six mois (la moyenne par per­son­ne et par an s’élève à neuf tonnes — min­istère de la tran­si­tion écologique).

S’il s’est défendu en arguant avoir « util­isé les règles habituelles qui s’appliquent au pre­mier min­istre », son geste a indigné nom­bre de Français·es. « Alors que le Giec affirme que nous devons agir dès main­tenant pour infléchir la courbe de nos émis­sions pour préserv­er une planète viv­able, cet aller-retour est scan­daleux ! D’autres solu­tions exis­tent, il aurait pu pren­dre le train ou encore, comme beau­coup de Français et de Français­es, faire une procu­ra­tion ! », écrivent les auteur·rices de la péti­tion lancée ce mer­cre­di sur la plate­forme Green­voice.

« J’ai util­isé les règles habituelles qui s’appliquent au pre­mier min­istre, j’ai pris l’avion de l’État. Le pre­mier min­istre, il faut qu’il soit à Paris très vite s’il y a le moin­dre prob­lème », s’est défendu Jean Cas­tex au micro de RTL

Ces citoyen·nes se dis­ent sur­pris que le con­texte d’urgence cli­ma­tique n’incite pas le pre­mier min­istre à faire plus d’efforts, alors que cha­cun est invité à lut­ter con­tre le gaspillage — surtout en péri­ode d’inflation accrue liée à la crise en Ukraine, avec des prix de l’énergie qui explosent. En févri­er dernier, Medi­a­part avait révélé la « pas­sion immod­érée [de Jean Cas­tex] pour les jets de la République », qu’il utilise régulière­ment, même lorsque le tra­jet est réal­is­able en moins de deux heures de train.

« De nom­breuses alter­na­tives exis­tent », esti­ment les initiateur·rices de la péti­tion, « si votre fonc­tion vous impose de pou­voir revenir rapi­de­ment à Paris et vous empêche de pren­dre le train, moyen de trans­port le moins émet­teur, pourquoi ne pas pren­dre un avion de ligne, qui émet 10 à 20 fois moins que votre avion privé. Ou bien pourquoi ne pas faire une procu­ra­tion à un de vos proches habi­tant à Prades, ce qui vous épargn­erait égale­ment du temps, et épargn­erait de l’argent au con­tribuable ? ».

Les péti­tion­naires invi­tent le pre­mier min­istre à « faire par­tie des per­son­nes qui vont agir pour le change­ment. Autrement, on n’y arrivera jamais ». Si elle parvient à faire renon­cer Jean Cas­tex aux trois poten­tiels aller-retours lors des prochains tours de scrutin (en comp­tant les élec­tions lég­isla­tives) cette péti­tion per­me­t­trait d’économiser quelque 15 tonnes de CO2 — soit 18 mois d’émissions en moyenne pour un·e Français·es.