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Au mépris du climat, Jean Castex multiplie les vols en jets privés pour des trajets courts

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Il a passé le mur du çon. Une enquête de Medi­a­part révèle la pas­sion du pre­mier min­istre Jean Cas­tex pour les jets privés, qu’il utilise au-delà de ce que per­met une cir­cu­laire… qui porte son nom.

En mai dernier, Jean Cas­tex avait été épinglé pour être revenu en avion de l’inauguration du train de nuit entre Paris et Nice (notre bêtisi­er 2021). Deux semaines plus tôt, il avait prévu de se ren­dre en jet privé à Angers (1h29 de train) pour inau­gur­er une nou­velle ligne de tramway, avant de se ravis­er sous les quoli­bets des réseaux soci­aux, comme l’avait révélé le député de Maine-et-Loire Matthieu Orphe­lin.

L’en­quête pub­liée mar­di par Medi­a­part révèle qu’il ne s’ag­it pas d’événe­ments isolés. Jean Cas­tex a bien un goût immod­éré pour les coucous de la République. En recoupant l’his­torique des don­nées de vol des avions de l’escadron de trans­port ET 60 (loués par l’exé­cu­tif à l’ar­mée) avec l’a­gen­da du pre­mier min­istre depuis févri­er 2021, il appa­raît que ce dernier s’est envolé bien plus que de rai­son vers des des­ti­na­tions à — courte — portée de train.

Ain­si s’est-il ren­du deux fois à Nantes (deux heures de train) en Fal­con 7X. L’un de ces déplace­ments fut con­sacré à la sig­na­ture d’un « con­trat de relance et de tran­si­tion écologique » avec la métro­pole nan­taise, raille le site d’in­ves­ti­ga­tion. Jean Cas­tex s’est envolé trois fois vers Lyon en jet privé (deux heures de TGV), sans motif urgent. Il a aus­si préféré s’élancer du tar­mac de l’aéro­port mil­i­taire de Vél­izy-Vil­la­cou­blay (Yve­lines) pour se ren­dre à Caen, Dunkerque ou Stras­bourg, que de pren­dre le train pour des tra­jets qui ne dépassent pas deux heures.

Cette folie a un coût financier, puisque ces avions sont loués env­i­ron 5 000 euros de l’heure à l’ar­mée, selon Medi­a­part. Et un coût écologique ; selon les engins util­isés, les Fal­con émet­tent entre 1 450 et 1 678 fois plus de CO2 que les tra­jets équiv­a­lent en TGV, d’après les esti­ma­tions réal­isées par les journalistes.Le 13 novem­bre 2020, le pre­mier min­istre pro­mul­guait une cir­cu­laire, qui « s’attache à pré­cis­er la con­duite à tenir par l’Etat pour réduire « l’empreinte écologique des trans­ports » qui est un objec­tif majeur du Gou­verne­ment ». Par­mi les dis­po­si­tions du texte : l’usage de l’avion ne pour­ra être autorisé que lorsque le temps de tra­jet par la voie fer­rovi­aire est supérieur à trois heures.