Privés de jets ? Les émissions de CO2 des jets privés, moyen de transport réservé aux ultra-riches, ont bondi de 31% entre 2005 et 2019, alerte l’ONG Transport and environment (T&E) dans un rapport publié mercredi.
En une seule heure de vol, le passager d’un jet privé peut générer deux tonnes de CO2, soit le quart de ce qu’émet en moyenne un·e résident·e de l’Union européenne (8,2 tonnes par an). A nombre égal de passagers, ces bolides émettent entre 5 et 14 fois plus que les avions de ligne et 50 fois plus que les trains, a calculé T&E.
En quinze ans, leurs émissions ont augmenté plus rapidement que celles de l’aviation commerciale. Si cette dernière a connu une réelle embolie à cause de la pandémie, les vols de jets ont retrouvé des niveaux habituels dès août 2020.
Leur usage n’a rien d’anecdotique : en 2019 un vol sur dix au départ de la France a été effectué en jet privé. Et la moitié pour des trajets de moins de 500 kilomètres, dont la plupart sont réalisables en train.
Ces avions sont réservés à un public extrêmement nanti. En moyenne, la fortune d’un·e propriétaire de jet privé s’élève à 1,3 milliard d’euros, selon T&E. Pourtant, le kérosène de ces avions d’affaire n’est toujours pas taxé. L’ONG suggère d’instaurer deux nouvelles taxes : l’une sur le carburant, et une seconde, d’au moins 3 000€, sur chaque vol effectué. De quoi lever plusieurs centaines de millions d’euros pour financer la recherche sur les technologies visant à réduire les émissions de l’aviation. En attendant que celles-ci soient au point, l’ONG recommande la réduction « conséquente » des vols en jet.