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Fin des hautes clôtures votée au Parlement : « La forêt va enfin pouvoir respirer »

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Chas­se à courre d’arguments. C’est la fin d’un long chem­ine­ment lég­is­latif et une immense vic­toire pour les ani­maux sauvages. Mer­cre­di 25 jan­vi­er, le Par­lement a défini­tive­ment adop­té une loi pour lim­iter la pose de hautes clô­tures dans les espaces naturels, notam­ment en Sologne.

Après deux ans de con­cer­ta­tion avec les acteurs locaux, l’Assemblée nationale vient de vot­er, à 98 voix con­tre 2, la propo­si­tion de loi du séna­teur LR Jean-Nöel Car­doux « visant à lim­iter l’engrillagement des espaces naturels et à pro­téger la pro­priété privée ». Désor­mais, les clô­tures cein­tu­rant les grands domaines ne devront plus dépass­er 1,20 mètre de hau­teur et ménag­er un espace d’au moins 30 cen­timètres au sol afin de laiss­er san­gliers et cerfs se déplac­er libre­ment. Par ailleurs, le texte prévoit que ces gril­lages, par­fois entourés de fil de fer, ne devront ni bless­er ni piéger la faune locale. Cette propo­si­tion de loi devrait égale­ment faciliter l’accès aux sapeurs-pom­piers et per­me­t­tre aux ani­maux de s’échapper en cas d’incendie.

Entre les asso­ci­a­tions de défense de l’environnement, les chas­seurs et les pro­prié­taires ter­riens, « il a fal­lu aller con­va­in­cre avec les dents » a recon­nu Jean-Noël Car­doux, égale­ment prési­dent du groupe d’études Chas­se et Pêche au Sénat. Pour con­tenter tout le monde, il a été décidé qu’une amende de 135 euros serait infligée à tout indi­vidu entré par effrac­tion dans ces immenses pro­priétés privées.

Cette nou­velle lég­is­la­tion entr­era en vigueur à par­tir de 2027 et s’appliquera à toutes clô­tures instal­lées après 2005. Cela devrait con­cern­er près de 4000 kilo­mètres d’enclos, répar­tis prin­ci­pale­ment entre les départe­ments du Loiret, du Loir-et-Cher et du Cher. Ces dernières années, de plus en plus d’entraves gril­lagées avaient été apposées le long des domaines solog­nots et l’on com­mençait à en voir appa­raître dans d’autres régions : en Picardie, dans les Lan­des, en Nor­mandie ou encore dans la Brenne.

Ces enc­los per­me­t­taient jusqu’alors aux rich­es pro­prié­taires d’organiser des par­ties de chas­se en cir­cuit fer­mé, con­damnant le gibier à une mort cer­taine. Une pra­tique que com­bat­taient depuis des années les asso­ci­a­tions de pro­tec­tion de la bio­di­ver­sité. « Les enc­los, ce n’est pas de la chas­se, c’est plutôt du car­nage. […] Nous sommes heureux que la propo­si­tion de loi ait été votée. La forêt va enfin pou­voir respir­er », s’est ent­hou­si­as­mé Ray­mond Louis, fon­da­teur et prési­dent de l’association « Les Amis des chemins de Sologne ». La secré­taire d’État à l’Écologie Bérangère Couil­lard s’est félic­itée « d’un moment impor­tant pour la bio­di­ver­sité ».