De quel bois se chauffe-t-on ? La rénovation des bâtiments et l’installation de pompes à chaleur devraient être une priorité pour limiter notre dépendance au gaz russe, selon une étude de Cambridge Econometrics publiée ce lundi.
À lui seul, le secteur du bâtiment représente 40 % de la consommation énergétique et 36 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne. Pour remédier à ce problème, les économistes de Cambridge Econometrics suggèrent d’équiper massivement les logements de pompes à chaleur – une technologie d’ores et déjà largement disponible – et d’œuvrer à leur rénovation énergétique.
Leur rapport, commandé par La Fondation européenne pour le climat et coordonné par la European alliance to save energy (EU-ASE, créée par une initiative d’entreprises et d’ONG lors de la 16ᵉ conférence de l’ONU sur le climat), a modélisé différents scénarios de rénovation et de choix énergétiques.
Leur étude insiste sur les multiples avantages d’une politique européenne de rénovation massive du logement. Celle-ci limiterait les importations de gaz – fortement utilisé pour chauffer les foyers – avec, à la clef, une économie annuelle de 15 milliards d’euros d’ici à 2030. De quoi accélérer le développement des énergies renouvelables et renforcer aussi la sécurité énergétique de l’Europe. La rénovation thermique des bâtiments fait partie des recommandations avancées la semaine dernière par la Commission européenne pour réduire la dépendance au gaz russe. « Chaque gain de 1 % d’efficacité énergétique entraîne une réduction de 2,6 % des importations de gaz », a rappelé Monica Frassoni, présidente de l’EU-ASE.
En revanche, miser sur l’hydrogène « vert » pour chauffer les logements n’aurait pas les mêmes bénéfices socio-économiques que les pompes à chaleur, relèvent les chercheur·euses, qui recommandent de réserver ce vecteur d’électricité au transport maritime et à certains secteurs industriels.
Ce vaste chantier permettrait aussi de rehausser le PIB annuel européen de 0,8 % en 2030 et de créer 1,2 million d’emplois d’ici à 2050. Sans oublier le confort accru des ménages, la baisse des factures d’énergie et la diminution des décès liés aux émissions d’oxydes d’azote (NOx) : « l’utilisation des pompes à chaleur permettrait de diviser par plus de dix les émissions de NOx d’ici à 2050 », précise l’étude.