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En France, la moitié des fruits et légumes de l’agriculture intensive sont contaminés par des pesticides dangereux

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Chimie chimie yo ! 51 % des fruits et légumes de l’agriculture inten­sive sont con­t­a­m­inés par des pes­ti­cides sus­pec­tés – notam­ment – d’être can­cérogènes ou tox­iques pour la repro­duc­tion, d’après une analyse détail­lée de l’UFC-Que Choisir pub­liée jeu­di. Les travaux de l’as­so­ci­a­tion de con­som­ma­teurs por­tent sur les résul­tats de 14 000 con­trôles san­i­taires offi­ciels de pro­duits végé­taux biologiques et con­ven­tion­nels ven­dus en France en 2019. 

Pas moins de 150 sub­stances à risques ont été iden­ti­fiées dans les échan­til­lons. Dans la plu­part des cas, les quan­tités respectent les lim­ites régle­men­taires mais « la capac­ité de ces pla­fonds à pro­téger la san­té des con­som­ma­teurs est actuelle­ment sérieuse­ment remise en ques­tion » pré­cise l’UFC.

« Par­mi les ali­ments les plus con­t­a­m­inés, on trou­ve les pommes (80 % des échan­til­lons), où l’on détecte fréquem­ment […] un fongi­cide sus­pec­té d’être un per­tur­ba­teur endocrinien, ou encore la qua­si-total­ité des ceris­es (92 % des échan­til­lons) notam­ment con­t­a­m­inées […] par un insec­ti­cide sus­pec­té par l’Autorité européenne de sécu­rité des ali­ments (Aesa) d’être tox­ique pour la fonc­tion repro­duc­trice », détaille l’as­so­ci­a­tion, qui a saisi l’A­gence nationale de sécu­rité san­i­taire de l’al­i­men­ta­tion (Ans­es).

L’as­so­ci­a­tion de con­som­ma­teurs révèle la présence de pes­ti­cides à risques dans plus de la moitié (51 %) des con­trôles effec­tués sur les fruits et légumes de l’agriculture inten­sive, et d’au moins deux pes­ti­cides à risques pour 30 % des con­trôles © UFC Que choisir

S’ils ne sont pas totale­ment exempts de traces de pes­ti­cides, les ali­ments bio sont qua­tre fois moins sou­vent con­t­a­m­inés, en quan­tités bien plus faibles et vraisem­blable­ment à cause de la pol­lu­tion général­isée de l’en­vi­ron­nement.

L’UFC-Que Choisir dénonce les pris­es de posi­tion de la FNSEA – le syn­di­cat agri­cole majori­taire – et du min­istère de l’a­gri­cul­ture. Tous deux deman­dent un aban­don des propo­si­tions européennes qui prévoient de ren­forcer le cadre régle­men­taire sur les pes­ti­cides. Ils enten­dent con­join­te­ment remet­tre en ques­tion la stratégie dite « De la ferme à la fourchette », qui vise à réduire de 50 % l’usage des pes­ti­cides en 2030 (Le Monde). « Com­ment, face à l’omniprésence des pes­ti­cides à risques dans l’alimentation, admet­tre un renon­ce­ment à l’ambition européenne sal­va­trice de réduire dras­tique­ment leur util­i­sa­tion ? », inter­roge l’in­stance de défense des con­som­ma­teurs.