L’Union européenne autorise toujours des pesticides dangereux sur son sol

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Quels phy­tos planque-t-on ? En quinze ans, l’Au­torité européenne de sécu­rité des ali­ments (EFSA) a autorisé l’usage de 12 pes­ti­cides sus­pec­tés d’être can­cérogènes, alerte le Pes­ti­cide action net­work.

En 2009, l’U­nion européenne a adop­té une approche pré­cau­tion­neuse pour décider de l’au­tori­sa­tion, ou non, de pes­ti­cides sur son sol. Ain­si, les pro­duits con­tenant des sub­stances soupçon­nées d’être can­cérogènes, mutagènes ou tox­iques pour la repro­duc­tion (CMR), con­nues pour être des per­tur­ba­teurs endocriniens, ou per­sis­tantes, devaient être sys­té­ma­tique­ment ban­nis.

Or, révèle une étude de l’ONG Pes­ti­cide action net­work (PAN) Europe, douze pes­ti­cides ont été autorisés par l’EF­SA depuis 2006, mal­gré de graves soupçons sur leur tox­i­c­ité.

L’hy­drazine maléique est un her­bi­cide util­isé dans les cul­tures d’oignons, de patates ou de carottes. Lors de son util­i­sa­tion, il libère de l’hy­drazine, sub­stance sus­pec­tée d’être can­cérogène. L’hy­drazine maléique a été réau­torisée en 2017 par l’EF­SA. Par ailleurs, on trou­ve tou­jours de l’ani­line — classée mutagène et can­cérogène par l’UE — dans le Bupro­fezin, un insec­ti­cide pul­vérisé sur les cul­tures de fleurs.

Dans son étude, le PAN accuse l’EF­SA d’avoir sys­té­ma­tique­ment omis d’é­val­uer la tox­i­c­ité des sous-pro­duits des pes­ti­cides autorisés, comme l’hy­drazine pour l’hy­drazine maléique. L’a­gence aurait égale­ment autorisé cer­tains pro­duits au motif que ceux-ci ne com­por­taient des sub­stances tox­iques qu’en faibles quan­tités. Ce qui con­tre­vient au principe « zéro expo­si­tion » con­tenu dans la direc­tive de 2009, qui vise à empêch­er tout con­tact avec ces sub­stances dan­gereuses, juge le PAN. L’ONG dévoile égale­ment les nom­breux liens de cer­tains experts de l’EF­SA avec l’in­dus­trie chim­ique et la sur­représen­ta­tion de cette dernière dans les groupes de tra­vail sur la tox­i­c­ité des sub­stances.