Bande de BOGA. Jeudi, pour la première fois, douze pays et régions – dont la France – se sont engagés à programmer la fin de leur production de pétrole et de gaz.
Après l’annonce, la semaine dernière, d’une immense coalition de 190 Etats pour sortir du charbon à l’horizon 2030-2040 (Vert), une nouvelle alliance, intitulée « Beyond Oil & Gas » (BOGA), s’attelle aux autres énergies fossiles. Conduits par le Danemark et le Costa Rica, douze pays et régions – dont la France, la Suède, le Québec, le Groenland et le Pays de Galle – se sont promis de renforcer leurs engagements pour limiter le réchauffement climatique « si possible » à 1,5°C. Or, pour atteindre cet objectif, des chercheurs ont récemment estimé que 90% du gaz et 60% du pétrole devaient rester dans le sol (Vert).
L’alliance a acté la fin immédiate de la délivrance de nouvelles concessions et licences pour l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz. Elle vise aussi à programmer l’arrêt progressif de la production pour les licences en cours sur leur territoire. Le Danemark a d’ores et déjà annoncé qu’il cesserait sa production en 2025. « La science a été claire : l’ère des fossiles doit prendre fin », a déclaré le ministre danois du climat, Dan Jørgensen.
En France, la loi Hulot de 2017 interdit déjà l’exploitation d’hydrocarbures au-delà de 2040. Alors que l’État français fait partie des signataires de la BOGA, celui-ci refuse toujours de rejoindre la liste des 24 pays et institutions qui se sont engagé•e•s, la semaine dernière, à couper leurs financements aux projets d’énergies fossiles à l’étranger d’ici fin 2022. « Cette contradiction illustre une fois de plus le double discours du président Emmanuel Macron, plus prompt à donner des leçons qu’à prendre des mesures concrètes », a dénoncé Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat d’Oxfam France.
Le 2 novembre, la France s’était aussi vue décerner le prix du « Fossile du jour » par les ONG du Réseau action climat pour son double jeu à la COP. En parallèle des déclarations de bonnes intentions à Glasgow, l’État faisait pression, à Bruxelles, pour que gaz et nucléaire soient considérés comme des énergies vertes dans le cadre de la taxonomie européenne (Vert).