2000 scientifiques plaident pour un traité de non-prolifération des fossiles

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Dans une let­tre ouverte adressée aux gou­verne­ments du monde entier, 2 000 uni­ver­si­taires exi­gent un traité de non-pro­liféra­tion des com­bustibles fos­siles, sur le mod­èle de celui qui régit les armes nucléaires.

Chercheur·se·s en physique, math­é­ma­tiques ou économie, doc­tor­ants et prix Nobels, ces mil­liers de cerveaux parta­gent un con­stat : le cli­mat se réchauffe, et c’est essen­tielle­ment à cause de la com­bus­tion des éner­gies fos­siles. A eux seuls, le char­bon, le pét­role et le gaz sont à l’o­rig­ine de près de 80 % des émis­sions de dioxyde de car­bone (CO2) depuis la révo­lu­tion indus­trielle.

Or, comme l’a expliqué le Giec dans un rap­port spé­cial, pour con­tenir l’élé­va­tion des tem­péra­tures sous 1,5ºC d’i­ci la fin du siè­cle, les émis­sions de gaz à effet de serre doivent être réduites d’au moins 45% au niveau mon­di­al d’i­ci à 2030. Ce qui per­me­t­trait de « lim­iter cer­tains des effets les plus graves du réchauf­fe­ment et pro­téger la vie et les moyens de sub­sis­tance des généra­tions actuelles et futures », indiquent les sig­nataires du texte.

A la veille de l’assem­blée générale des Nations Unies (ONU) qui s’ou­vre ce mar­di, les auteur·rice·s récla­ment un plan mon­di­al juridique­ment con­traig­nant qui com­porterait trois points : la fin de tout nou­veau pro­jet d’ex­plo­ration ou d’ex­ploita­tion ; la sup­pres­sion pro­gres­sive des stocks et l’ar­rêt de la pro­duc­tion ; un plan de trans­for­ma­tion, qui garan­ti­rait un accès à 100% aux éner­gies renou­ve­lables dans le monde entier.

Pub­liée la semaine dernière dans Nature, une étude indi­quait que pour avoir une chance d’en rester à 1,5°C, il faudrait laiss­er 90% du gaz et 60% du pét­role dans le sol. La pro­duc­tion mon­di­ale de ces deux hydro­car­bu­res devrait décroître de 3% par an jusqu’en 2050. Or les pro­jec­tions de l’A­gence inter­na­tionale de l’én­ergie prévoient une hausse de la pro­duc­tion des éner­gies fos­siles de 2% par an.