Des dizaines de milliers de personnes ont marché pour réclamer une « vraie » loi climat

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Une « vraie » man­i­fes­ta­tion. Dimanche 28 mars, des dizaines de mil­liers de per­son­nes ont marché à tra­vers la France pour réclamer une « vraie » loi cli­mat, à la veille de son exa­m­en dans l’hémi­cy­cle de l’Assem­blée nationale.

« Quand je serai grande, je voudrais être vivante » ; « Besoin d’une loi qui claque, pas à côté de la plaque » ; ou, plus prosaïque­ment : « 69 arti­cles pour bais­er le cli­mat »… Dans plus de 170 villes de France, les slo­gans ont fleuri sous le soleil domini­cal. Au total, les 110 000 manifestant•e•s (selon les organisateur•rice•s) avaient dans leur viseur le pro­jet de loi « cli­mat et résilience ». Le texte du gou­verne­ment est étudié dès ce lun­di par l’ensem­ble des député•e•s, après deux semaines d’ex­a­m­en en com­mis­sion spé­ciale.

Dans le cortège parisien © Tris­tan Sara­mon / Vert

« On est méprisés, juge auprès de Vert Nico­las, agricul­teur urbain présent par­mi les 55 000 per­son­nes du cortège parisien. Les 150 citoyens de la Con­ven­tion ont fait un gros tra­vail et cette loi ne leur rend pas jus­tice ». Ce pro­jet de loi avait pour objec­tif de repren­dre une large part des 149 propo­si­tions faites par les mem­bres de la Con­ven­tion citoyenne pour le cli­mat sur une foule de sujets. A l’is­sue de neuf mois de tra­vail, elles et ils avaient mis sur pied un impor­tant cor­pus de mesures qui devaient per­me­t­tre de réduire de 40% les émis­sions de CO2 d’i­ci 2030, comme la France s’y est engagée. Hélas, de très nom­breux obser­va­teurs ont con­staté que le compte n’y était pas du tout (Vert).

2,5/10, c’est la note qu’ont accordé les 150 de la Con­ven­tion citoyenne pour le cli­mat à l’in­ter­pré­ta­tion de leurs propo­si­tions par le gou­verne­ment. © Tris­tan Sara­mon / Vert

A l’ap­pel de plus de 600 organ­i­sa­tions, les manifestant•e•s ont enjoint aux par­lemen­taires de redonner du souf­fle à ce vaste texte par leurs amende­ments. Hélas, il y a peu à espér­er. Au cours des deux semaines d’ex­a­m­en en com­mis­sion spé­ciale, un quart des 5 000 amende­ments présen­tés par l’op­po­si­tion a été con­sid­éré irrecev­able, deux fois plus que la moyenne des pro­jets de loi précé­dents. Les quelque 30 asso­ci­a­tions du Réseau action cli­mat dénon­cent un « débat muselé » par la majorité LREM (Le Monde). 

Ex-député marcheur et ancien écon­o­miste de l’A­gence de l’en­vi­ron­nement (Ademe), Matthieu Orphe­lin a fait ses cal­culs : en l’é­tat, le texte ne per­me­t­tra d’at­tein­dre que 5,4 % à 9 % du chemin à par­courir d’i­ci 2030 pour espér­er con­tenir le réchauf­fe­ment à moins de 2°C.