Eurodépités. Les parlementaires européen·nes doivent voter l’accord final sur la loi sur la restauration de la nature ce mardi. Mais les élu·es de droite ont décidé de saborder le texte.
C’est un des textes phares du Pacte vert européen — le paquet législatif qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne (UE) de 55% en 2030, par rapport à 1990. La loi sur la restauration de la nature, qui entend remettre en état 20% des écosystèmes (marins et terrestres) dégradés d’ici à 2030 — et la totalité dès 2050, doit être entérinée ce mardi au Parlement européen.
Elle avait fait l’objet d’un premier vote des eurodéputé·es en juillet (notre article), puis d’un accord entre les États membres et le Parlement en novembre, où ses ambitions avaient été fortement affaiblies par la droite et l’extrême droite. Ce vote final est habituellement une formalité, mais les conservateur·ices du Parti populaire européen (PPE, la formation majoritaire) viennent de décider de voter contre.
«Nous ne voulons pas de nouvelles formes de bureaucratie et d’obligations pour les agriculteurs. Laissons les agriculteurs cultiver leurs terres», a déclaré l’eurodéputé roumain Siegfried Mureșan, vice-président du groupe PPE, lundi.
Une décision «irresponsable», a fustigé la députée verte allemande Jutta Paulus. «Il va falloir tenir bon !», a alerté Marie Toussaint, tête de liste des Écologistes aux élections européennes de juin prochain. Le texte devrait finalement passer avec une courte majorité grâce au soutien de la gauche et des libéraux du groupe Renew (qui compte les élu·es Renaissance). Il pourrait aussi compter sur les votes divisés des membres du PPE qui ne suivraient pas toutes et tous la consigne de leur groupe, rapporte Ouest-France. Le Pacte vert avait été initié par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, elle-même issue du PPE. Il a été largement affaibli au cours des derniers mois (notre décryptage).