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Chaleur, pluviométrie, sécheresse : le mois de juillet de tous les records

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Eau sec­ours. Après un mois de juil­let le plus sec depuis les pre­miers relevés, une plu­viométrie presque inex­is­tante et des tem­péra­tures record au cours des dernières semaines, l’été 2022 est his­torique sur le plan de l’évolution du cli­mat en France mét­ro­pol­i­taine.

« Le mois de juil­let 2022 est le plus sec que nous avons eu depuis juil­let 1959 [soit le début des relevés de Météo-France, NDLR]. » Ce lun­di, le min­istre de la Tran­si­tion écologique Christophe Béchu a con­fir­mé le dernier bilan dressé par Météo-France. Il s’agit aus­si du deux­ième mois le plus sec, tous mois con­fon­dus, après mars 1961.

Une sit­u­a­tion telle que depuis mar­di, plus aucun des 96 départe­ments de France mét­ro­pol­i­taine n’est épargné par la sécher­esse « excep­tion­nelle » qui frappe le pays. Les derniers ter­ri­toires résis­tants — Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne — ont finale­ment été placés sous sur­veil­lance en rai­son du faible débit de la Seine.

Ces images satel­lites pris­es à un an d’in­ter­valle en juil­let 2021 et juil­let 2022 illus­trent la sécher­esse excep­tion­nelle qui sévit en France © Coper­ni­cus / Agence spa­tiale européenne

Selon le min­istère de la Tran­si­tion écologique, trois départe­ments sont désor­mais en sit­u­a­tion de « vig­i­lance », qua­tre en « alerte », 31 en « alerte ren­for­cée », et 58 en « crise », soit le plus haut niveau de restric­tions. Ce dernier indique que seuls les prélève­ments pri­or­i­taires, c’est-à-dire liés à la salubrité, à la con­som­ma­tion d’eau potable et à la sécu­rité, sont autorisés dans ces ter­ri­toires.

En juil­let, la sécher­esse des sols a été aggravée par un déficit record des pré­cip­i­ta­tions. Avec un cumul moyen men­su­el de 9,7 mil­limètres sur l’ensemble du pays, la plu­viométrie a été défici­taire de près de 85 % par rap­port à la nor­male sur les années 1991 à 2020. L’année dernière, il était tombé dix fois plus de pluie au mois de juil­let (90,8 mm).

Au lac de Serre-Pon­con, dans les Hautes-Alpes, la sécher­esse est telle que le niveau de l’eau est de 13 mètres en dessous du niveau habituel. Ici, un pan­neau prévient les promeneur·ses du risque d’en­lise­ment lié à l’ab­sence d’eau. © Thibaut Durand / Hans Lucas via AFP

Enfin, les tem­péra­tures ont été his­torique­ment élevées, faisant tomber plusieurs records au cours du dernier mois. Au cœur de la canicule de la mi-juil­let, le 18 juil­let a été « la journée la plus chaude jamais enreg­istrée en France tous mois con­fon­dus », avec une tem­péra­ture max­i­male moyenne de 37,6 °C — soit 10,8 °C de plus que la nor­male. Juil­let 2022 s’est hissé au deux­ième rang des mois de juil­let les plus chauds en ter­mes de tem­péra­ture max­i­male moyenne, avec 30 °C, soit +3,4 °C par rap­port à la nor­male. Des records abso­lus ont été bat­tus dans de nom­breuses villes, des Lan­des (Bis­carosse, 42,6 °C) à l’Ille-et-Vilaine (Rennes, 40,5 °C) en pas­sant par la Seine-Mar­itime (Dieppe, 40,4 °C).

Pour rap­pel, le manque de pluie et la hausse des tem­péra­tures sont des symp­tômes directs du réchauf­fe­ment cli­ma­tique, et la sécher­esse en est l’une des pre­mières con­séquences vis­i­bles en Europe. Les vagues de chaleur sont égale­ment de plus en plus récur­rentes avec l’emballement du cli­mat — Météo-France en a recen­sé trois fois plus sur les 35 dernières années que lors des 35 précé­dentes, et le nom­bre de jours de chaleur intense a été mul­ti­plié par neuf depuis 1947.

Les deux vagues de chaleur observées en juin (en vio­let, à gauche) et juil­let 2022 (à droite) se hissent déjà par­mi les plus intens­es jamais observées. © Météo-France

Alors qu’une nou­velle vague de chaleur frappe la France depuis le début de la semaine, la troisième depuis juin — du jamais vu -, l’été est déjà his­torique sur le plan météorologique.