Désordres de grandeur

Energie : les émissions mondiales de CO2 battent un nouveau record en 2022

  • Par

C’est chaud. Deux ans après la mise à l’arrêt de l’économie mon­di­ale en 2020, le rebond des émis­sions CO2 dans le secteur de l’énergie s’est pour­suivi l’an passé. Mais la crise énergé­tique et la con­ver­sion aux éner­gies renou­ve­lables ont lim­ité cette hausse.

Après 2020 et 2021, 2022 fut encore une année hors normes, con­state l’Agence inter­na­tionale de l’énergie (AIE) dans son bilan annuel des «émis­sions de CO2». Le secteur de l’énergie, qui représente à lui seul les trois quarts des émis­sions mon­di­ales de gaz à effet de serre, a atteint de nou­veaux som­mets. Avec la pour­suite de la reprise post-Covid, les émis­sions de CO2 liées à la pro­duc­tion et à l’utilisation d’énergies ont grim­pé de 0,9 % sur l’année pour attein­dre 36,8 mil­liards de tonnes (ou giga­tonnes) émis­es. Si l’on ajoute les émis­sions de méthane (CH4) du secteur, relâché en grandes quan­tités pen­dant l’extraction de gaz, pét­role et char­bon, la hausse totale des gaz à effet de serre de l’énergie est de 1%, pré­cise l’Agence.

L’A­gence inter­na­tionale de l’én­ergie espère qu’un pic des émis­sions de gaz à effet de serre liées à l’én­ergie sera atteint au cours de la décen­nie. © AIE / tra­duc­tion par Vert

La hausse observée en 2022 est moins spec­tac­u­laire qu’en 2021 – où les émis­sions avaient rebon­di de 6% — et inférieure à ce que prévoy­ait l’AIE. Cette dernière a deux expli­ca­tions : d’abord, le déploiement mas­sif des éner­gies renou­ve­lables, qui a per­mis de divis­er par deux la hausse observée en 2022 et de répon­dre à 90 % de la demande sup­plé­men­taire en élec­tric­ité la même année. Leur util­i­sa­tion a d’ailleurs lim­ité un recours trop impor­tant au char­bon, en pleine crise du gaz et du nucléaire. La pro­gres­sion des véhicules élec­triques – 14 % des véhicules neufs ven­dus en 2022 – a per­mis d’éviter env­i­ron 10 % de la hausse des émis­sions con­statées dans le secteur du pét­role.

Deux­ième expli­ca­tion à cette aug­men­ta­tion con­tenue : le ralen­tisse­ment de l’économie mon­di­ale, sous l’effet de la flam­bée des prix de l’énergie. Les émis­sions liées à l’industrie ont bais­sé de 1,7 % en 2022, évi­tant l’émission de 102 mil­lions de tonnes. Cette destruc­tion de la demande, quoique impor­tante, est moins durable que l’indispensable con­ver­sion aux éner­gies renou­ve­lables.