Les tempêtes Ciaran et Domingos ont déferlé sur la France entre mercredi et dimanche, faisant plusieurs victimes et de gros dégâts. L’état des lieux des forêts et des cultures agricoles n’est pas encore achevé.
Samedi, un agent Enedis a trouvé la mort lors d’une intervention sur le réseau électrique à Pont-Aven (Finistère), portant à trois le nombre de victimes des tempêtes qui ont balayé le pays depuis mercredi dernier. Ciaran et Domingos ont entraîné de nombreuses coupures d’électricité, privant de courant jusqu’à 1,2 million de foyers au plus haut de la crise. Ce lundi matin, 93 000 foyers demeurent sans électricité, d’après Enedis, gestionnaire du réseau de distribution.
Ce lundi, une dizaine de lycées publics bretons et neuf collèges du Finistère n’ont pas pu rouvrir leurs portes à cause des dégâts. Toiture arrachée, charpente démolie : à Guissény, l’établissement Sainte-Jeanne d’Arc pourrait rester fermé jusqu’en septembre 2024 en raison des nombreux travaux à effectuer.

Plus difficiles à chiffrer, les dégâts causés par ces tempêtes sur la biodiversité s’annoncent importants. Dans la légendaire forêt de Brocéliande (aussi appelée forêt de Paimpont), en plein cœur de la Bretagne, le célèbre hêtre de Ponthus et ses branches tentaculaires ont cédé aux rafales de la tempête Ciaran. De nombreuses forêts domaniales ont été fermées tout le week-end en Bretagne, Normandie, dans les Hauts-de-France et en Île-de-France, tandis que l’Office national des forêts cherche encore à établir un premier état des lieux. Dans certains massifs difficiles d’accès, des drones seront utilisés pour évaluer l’étendue des dégâts.
Les exploitations agricoles n’ont pas été épargnées par les puissantes rafales de Ciaran et Domingos. Serres envolées, arbres arrachés dans les vergers, pertes de lait en raison des coupures d’électricité : les syndicats agricoles, dont la FNSEA et la Confédération paysanne, ont réclamé le soutien des pouvoirs publics pour accompagner les sinistré·es. En visite en Bretagne vendredi, Emmanuel Macron a promis le déclenchement de l’état de catastrophe naturelle et de «calamité agricole», ouvrant le droit à des indemnisations, «partout où on pourra le faire». Des commissions doivent être ouvertes pour déterminer les personnes éligibles.