Aide à la réparation d’objet : le gouvernement jette ses promesses à la poubelle

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A moitié vide. Le gou­verne­ment veut vider de leur sub­stance les fonds de répa­ra­tions, cen­sés encour­ager les par­ti­c­uliers à faire répar­er leurs objets du quo­ti­di­en

Le 1er jan­vi­er prochain, six fonds de répa­ra­tion prévus par la loi anti-gaspillage pour une économie cir­cu­laire entreront en vigueur en France. Abondés par les fab­ri­cants eux-mêmes (ou les met­teurs sur le marché), ils doivent per­me­t­tre de sub­ven­tion­ner la répa­ra­tion de six types d’ob­jets du quo­ti­di­en : cer­tains équipements élec­triques et élec­tron­iques (EEE), mobili­er, vête­ments, chaus­sures, linge de mai­son, jou­ets, arti­cles de sport et de loisirs, de brico­lage et de jardin. Dans un pre­mier décret, paru en novem­bre 2020, le gou­verne­ment fix­ait la con­tri­bu­tion des fab­ri­cants à 20% des coûts de répa­ra­tion tout en con­fi­ant à l’A­gence de la tran­si­tion énergé­tique (Ademe) le soin de chiffr­er pré­cisé­ment les besoins par fil­ière.

Pas vrai­ment zélée, l’Ademe a pro­posé des mon­tants allant de 45 mil­lions d’eu­ros par an pour la répa­ra­tion des arti­cles de sport à 203 mil­lions pour les EEE. A com­par­er, par exem­ple, aux 835 mil­lions d’ob­jets élec­tron­iques et élec­triques mis chaque année sur le marché français. Mais pour le gou­verne­ment – ou les indus­triels – c’est déjà trop !

Dans un nou­veau décret, mis en con­sul­ta­tion la semaine dernière, les ambi­tions ont été sen­si­ble­ment « cor­rigées ». Le taux planch­er pour la con­tri­bu­tion des fab­ri­cants descend à 10% et l’in­tro­duc­tion d’une « tra­jec­toire de pro­gres­siv­ité » retarde de six ans l’en­trée en vigueur pleine et entière du dis­posi­tif. Le fonds de répa­ra­tion des jou­ets passe tout bon­nement à la trappe et les autres n’au­ront donc pas les moyens d’inciter suff­isam­ment à la répa­ra­tion. Bref, à défaut de les jeter directe­ment à la poubelle, le gou­verne­ment a préféré choisir des idées cassées d’a­vance.