Un des cents. Dans son dernier rap­port sur les iné­gal­ités mon­di­ales, Oxfam révèle le creuse­ment sans précé­dent de l’é­cart entre les plus rich­es et le reste de la pop­u­la­tion.

« Depuis le début de la pandémie, le monde compte un nou­veau mil­liar­daire toutes les 26 heures, alors que 160 mil­lions de per­son­nes sont tombées dans la pau­vreté », nous apprend ce rap­port, déjà entré dans les annales en rai­son de son con­tenu sai­sis­sant. En 19 mois de pandémie, a estimé Oxfam, la for­tune des mil­liar­daires a davan­tage aug­men­té qu’au cours de la dernière décen­nie.

La France ne fait pas excep­tion : depuis le début de la crise du Covid, les mil­liar­daires français·es ont engrangé plus de 236 mil­liards d’eu­ros. Assez pour quadru­pler le bud­get de l’hôpi­tal pub­lic ou dis­tribuer un chèque de 3 500 euros à chaque Français·e, pointe Oxfam. Les cinq pre­mières for­tunes français­es ont vu leur for­tune dou­bler. Elles pos­sè­dent désor­mais autant que les 40% les plus pau­vres de leurs com­pa­tri­otes.

Selon Oxfam, cet enrichisse­ment extrême est lié au déverse­ment d’ar­gent pub­lic par les gou­verne­ments et les ban­ques cen­trales en réponse à la crise du Covid sans y avoir adjoint de garde-fous ou de con­di­tions. Résul­tat, une grande par­tie de cet argent a béné­fi­cié aux marchés financiers, dont les cours ont bon­di, gon­flant par la même occa­sion le porte­feuille des mil­liar­daires. Depuis le début de la pandémie, les gou­verne­ments ont injec­té 16 000 mil­liards de dol­lars dans l’économie mon­di­ale tan­dis que les mil­liar­daires ont vu leur for­tune aug­menter de plus de 5 000 mil­liards de dol­lars (pour attein­dre 13 800 mil­liards de dol­lars).

Cette injus­tice sociale est aus­si écologique, car les ultra-rich­es ont une empreinte car­bone dis­pro­por­tion­née tan­dis que les pau­vres paient le plus lourd trib­ut aux dérè­gle­ments cli­ma­tiques et envi­ron­nemen­taux. Sur ce sujet, retrou­vez notre inter­view de Lucas Chan­cel, écon­o­miste et codi­recteur avec Thomas Piket­ty du Lab­o­ra­toire sur les iné­gal­ités mon­di­ales.