Reportage

A69 : les forces de l’ordre démantèlent partiellement la Zad

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Zad­ver­sité. Ce week-end, les forces de l’ordre sont inter­v­enues à deux repris­es dans le bois de la Cré­made, à Saïx (Tarn), où des opposant·es à l’autoroute A69 entre Toulouse et Cas­tres ont instal­lé une Zad (zone à défendre). Les lieux ont été en par­tie détru­its mais les activistes sont encore présent·es.

Il ne reste presque plus rien de ce qui con­sti­tu­ait la Zad de la Crém’arbre il y a encore quelques jours. Presque, puisque les écureuils — du nom que se don­nent les militant·es qui grimpent dans les arbres pour empêch­er leurs abattages — sont tou­jours fière­ment perché·es dans des tentes et des cabanes à quelque 20 mètres de hau­teur.

Voilà deux mois que plusieurs dizaines d’opposant·es à l’A69 sont installé·es dans ce bois situé sur le tracé de l’autoroute, qui devra être rasé pour per­me­t­tre la suite des travaux. Same­di, env­i­ron 200 gen­darmes sont intervenu·es dans l’après-midi tan­dis qu’une par­tie des occupant·es de la Zad se trou­vaient à Cas­tres, à quelques kilo­mètres de là, pour un rassem­ble­ment — inter­dit par la pré­fec­ture la veille au soir.

Same­di 20 jan­vi­er, une pel­leteuse a trans­for­mé une par­tie de la Zad en champ de bataille, tan­dis qu’au fond les «écureuils» étaient tou­jours perché·es dans les arbres. © Les sou­tiens à la Crém’arbre

Le champ attenant au bois de la Cré­made a été retourné à la pel­leteuse, la machine avalant les objets et le mobili­er amassés sur le ter­rain tan­dis que les gen­darmes met­taient en pièce les instal­la­tions réal­isées par les habitant·es de la Zad (un dor­toir, une cui­sine, des espaces com­muns). «Tous les espaces au sol ont été méthodique­ment détru­its et à moitié enter­rés», racon­te à Vert un mil­i­tant, comme le mon­trent des vidéos tournées sur place. Huit con­trôles d’identité ont eu lieu, mais aucune garde à vue n’a été déclenchée.

Plusieurs dizaines de CRS étaient à nou­veau présents sur les lieux dimanche et ont blo­qué l’accès à la zone pen­dant plusieurs heures. La nuit de dimanche à lun­di a été calme pour les écureuils sur place. Une fois les forces de l’ordre repar­ties, l’heure est désor­mais à la recon­struc­tion chez les habitant·es de la Zad. «Ils ont essayé de nous expulser, de tout cass­er… On ne va pas se laiss­er abat­tre», promet­tent leurs sou­tiens.