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À trois semaines de la Conférence des nations unies sur la biodiversité, le sujet peine à s’établir dans les négociations climatiques

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Finir le bec dans l’eau. De nombreux·ses observateur·rices espéraient que la 27ème Con­férence des par­ties (COP27) sur le cli­mat lance un élan autour de la préser­va­tion des écosys­tèmes, en amont de la COP15 sur la bio­di­ver­sité qui s’ouvre à Mon­tréal le 7 décem­bre prochain. Un espoir douché par l’absence d’attention portée au sujet.

Alors que vient de tomber le brouil­lon de déci­sion finale (en anglais) de la COP27 — le résumé des points abor­dés et des engage­ments pris lors des négo­ci­a­tions, le texte ne fait pas référence à l’importance d’un futur accord sur la bio­di­ver­sité à l’occasion de la COP15 sur la diver­sité biologique, qui débute dans moins de trois semaines à Mon­tréal.

Cette COP15 bio­di­ver­sité revêt un intérêt cap­i­tal, puisqu’elle est cen­sée aboutir à un cadre ambitieux visant à pro­téger au moins 30% des ter­res et des mers d’ici à 2030. Ce dernier est même atten­du comme un texte « jumeau » de l’Accord de Paris, qui a con­sacré en 2015 l’objectif de main­tenir le réchauf­fe­ment du cli­mat bien en dessous de 2°C à la fin du siè­cle (par rap­port à l’ère préin­dus­trielle), et si pos­si­ble à 1,5°C. L’absence des chef·fes d’État à Mon­tréal, seul·es les min­istres ayant été convié·es à l’événement, laisse pour­tant crain­dre un ren­dez-vous man­qué pour la bio­di­ver­sité.

« Les dirigeants doivent aboutir à un accord […] qui soit aus­si ambitieux, basé sur la sci­ence et com­plet que celui de Paris sur le change­ment cli­ma­tique », ont notam­ment plaidé certain·es des archi­tectes de l’Accord de Paris, dont le prési­dent de la COP21, Lau­rent Fabius, et la négo­ci­atrice en chef de l’accord, Lau­rence Tubiana, dans un appel (en anglais) lancé mer­cre­di à la COP27. « Il n’y a aucun chemin pour lim­iter le réchauf­fe­ment cli­ma­tique à 1,5°C sans action pour pro­téger et restau­r­er la nature », souligne l’appel, rap­pelant l’interconnexion des enjeux de cli­mat et de bio­di­ver­sité.

Dans un rap­port de l’ONG WWF pub­lié mer­cre­di, l’association détaille le rôle essen­tiel de la bio­di­ver­sité, qui a absorbé 54% des émis­sions de gaz à effet de serre au cours des dix dernières années. Les écosys­tèmes ter­restres et marins captent le CO2 et jouent le rôle de puits de car­bone, ce qui ralen­tit le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Inverse­ment, le change­ment cli­ma­tique boule­verse des écosys­tèmes et aggrave l’effondrement de la bio­di­ver­sité.