La France suffoque de nouveau. Après la vague de chaleur exceptionnelle qui a duré du 19 juin au 4 juillet dernier, le pays traverse de nouveau un épisode de fortes chaleurs depuis vendredi 8 août. Ce mardi après-midi, 64 départements sont placés en vigilance orange et 14 autres en vigilance rouge.
Le système de vigilance météorologique de Météo-France intègre les canicules depuis 2004, suite à la vague de chaleur record de l’été 2003, qui avait fait plus de 14 000 morts en France. Quatre niveaux de vigilance sont définis : vert («pas de vigilance particulière»), jaune («pic de chaleur»), orange («canicule») et rouge («canicule extrême»). À noter que la vigilance météorologique des territoires d’outre-mer n’inclut pas pour l’instant les canicules.
L’alerte canicule, qui correspond donc à la vigilance orange, est définie comme une «période de chaleur intense qui perdure pendant au moins trois jours et trois nuits consécutifs, susceptible de constituer un risque sanitaire notamment pour les populations fragiles ou surexposées».
Des seuils de température et des facteurs socio-économiques
Ce niveau d’alerte est fixé par les prévisionnistes de Météo-France à l’échelle de chaque département métropolitain en fonction de seuils de températures minimales et maximales en moyenne sur trois jours glissants établis par Santé publique France. Par exemple, une canicule peut être déclarée en Haute-Garonne lorsque les températures maximales dépassent 36°C et que les minimales (normalement atteintes la nuit) sont supérieures à 21°C.
Ces indicateurs basés sur les températures «constituent un outil d’aide à la décision pour les prévisionnistes mais ne permettent pas à eux seuls d’établir la couleur de la vigilance canicule», précise Météo-France sur son site. D’autres facteurs socio-économiques locaux sont pris en compte pour déclencher une alerte canicule dans un département : organisation d’un événement sportif important, jour de départs en vacances, état du système de soins…
Comme nous l’expliquions lors de la dernière vague de chaleur de juin 2025, le passage au niveau rouge de la «canicule extrême» est quant à lui déterminé au cas par cas par Météo-France, Santé publique France et la Direction générale de la santé, selon le caractère exceptionnel de l’épisode et ses impacts sociétaux.
Avec le changement climatique, les vagues de chaleur vont devenir plus fréquentes, précoces et intenses. «Les étés futurs seront plus chauds que tous ceux connus jusqu’à aujourd’hui, rappelle Météo-France. Dans une France à + 4°C d’ici 2100, des températures supérieures à 40°C pourraient se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50°C localement.»
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