A Miami, un mur de six mètres de haut contre le bouleversement du climat

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Bar­rage con­tre l’At­lan­tique. A Mia­mi, ville améri­caine qui souf­fre déjà des effets du dérè­gle­ment du cli­mat, un pro­jet de mur géant con­tre les tem­pêtes fait débat.

Arbres dérac­inés, inon­da­tions, bateaux jetés dans la ville… En 2017, après que l’oura­gan Irma a mis la ville sens dessus dessous, les autorités ont com­mencé à songer sérieuse­ment à la meilleure manière de pro­téger Mia­mi et ses alen­tours des cat­a­stro­phes liées au cli­mat. Fin mai, le corps des ingénieurs de l’ar­mée améri­caine a pro­posé une solu­tion : con­stru­ire une immense digue de six mètres de haut et de près de 10 kilo­mètres de long.

Ce pro­jet, qui n’est qu’au stade de l’é­tude de fais­abil­ité, pour­rait coûter quelque six mil­liards de dol­lars. En défig­u­rant le paysage, il risque de faire chuter le prix de l’im­mo­bili­er, déjà mis à mal par la mon­tée des eaux dans l’E­tat de Floride (Vert).

Après une sai­son des oura­gans record dans l’At­lan­tique en 2020 (due au réchauf­fe­ment), face à l’inex­orable élé­va­tion de l’océan et à la mul­ti­pli­ca­tion des vagues de chaleur, les Miaméen·ne·s savent que des solu­tions dra­coni­ennes devront être pris­es dans les années à venir.

Comme l’explique le New York Times, le sud de la Floride est bâti sur un sol cal­caire et bas, qui per­met à l’eau de l’océan de s’in­fil­tr­er dans les ter­res lorsque les eaux mon­tent, notam­ment à l’oc­ca­sion de tem­pêtes ou de marées hautes. Ces avancées de l’eau de mer salée men­a­cent de pol­luer les réserves d’eau potable souter­raine, et font sauter les tuyaux d’égouts et les vieilles fos­s­es sep­tiques. Autant de sujets qu’ont refusé de traiter les Répub­li­cains au pou­voir depuis 20 ans dans l’E­tat, jusqu’à tout récem­ment.

L’é­tude de l’ar­mée prévoit aus­si d’adapter les fos­s­es sep­tiques et les réseaux d’é­gouts, de surélever habi­ta­tions et com­merces, et de bâtir d’autres murs dans la ville. Des pistes qu’il reste à étudi­er pour les autorités locales et qui se chiffrent en nom­breux mil­liards de dol­lars. La fac­ture de l’i­n­ac­tion sera salée.