Chronique

Les martinets se cachent pour dormir

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Martine et les martinets. Dans son roman graphique Les martinets se cachent pour dormir, l’italien Franco Sacchetti nous embarque en direction du ciel où les martinets noirs jamais n’arrêtent de battre des ailes.

Tout débute par une chute. Zoé, 13 ans, est en vacances à Trieste, chez sa grand-mère, quand elle aperçoit une « hirondelle » heurter un câble électrique et terminer sa course sur l’asphalte devant les pneus d’une voiture. Zoé se précipite pour sauver le jeune oiseau, qu’elle baptise « Faucille ». Aiguillée par la voisine, une professeure de biologie à la retraite, et par les vétérinaires d’un centre de secours pour apodidés, la jeune fille se passionne pour les martinets noirs.

Et il y a de quoi ! Ces oiseaux sont les plus rapides du ciel – jusqu’à 200 km/h en piquet ; ils gobent 20 000 insectes par jour ; parcourent jusqu’à 1 000 km par jour pour rejoindre l’Afrique australe chaque année. Lorsqu’ils quittent le nid, les jeunes ne touchent plus terre pendant deux ans, pas même pour dormir, avant de nidifier à leur tour en Europe. Acrobates hors pair à la ligne élancée, ces infatigables ont inspiré aux humains certains de leurs engins volants et une fascination méritée dont Zoé se fait l’écho.

Menacés par un urbanisme moderne qui ne leur laisse ni trou de boulin, ni tuile incurvée pour y construire un nid, et par les pesticides déversés sur nos champs, les apodidés auraient besoin qu’on leur redonne une place au cœur de nos cités. C’est en tous cas l’avis de l’auteur Franco Sacchetti, architecte de formation, qui signe un récit attachant, précis et joyeux.

Les martinets se cachent pour dormir, Franco Sacchetti, Editions la Salamandre, 2021, 18€